Dire qu'il est attendu au tournant est un doux euphémisme. Dans une interview accordée au "Journal du dimanche" ce week-end, Antoine de Caunes se confie sur la manière dont il va aborder son rôle de maître de cérémonie à l'occasion de la 47e édition des César qui aura lieu le 25 février prochain. Un rendez-vous qui sera comme chaque année diffusé en direct et en clair sur Canal+ et qui interviendra donc un an après une cérémonie décriée. Audience au plus bas depuis dix ans et prises de parole politiques ont terni l'image de la cérémonie qui récompense le meilleur du cinéma français.
La maîtresse de cérémonie d'alors, Marina Foïs, n'a pas non plus été épargnée par les critiques, n'hésitant pas à débarquer sur scène avec un petit sac pour crottes de chien. "Je n'aurais tellement pas aimé être à la place de Marina Foïs l'an dernier tant la configuration était spéciale avec des films qui n'étaient pas sortis et une salle glaciale avec seulement 150 personnes réparties à des tables !", constate dans le "JDD" un Antoine de Caunes indulgent. Qui prévient déjà : "Je ne suis pas là pour remettre le navire à flots, mais repartir sur les bases qui ont été longtemps celles des César : offrir une soirée qui, même si elle est chaque année critiquée car on ne peut pas plaire à tout le monde, soit la plus chaleureuse possible".
Celui qui revêtira le costume de maître de cérémonie des César pour la dixième fois explique sa conception de l'humour : "On peut rire de tout, cela dépend du ton et de la manière qu'on emploie. Il y a beaucoup de sujets qui fâchent, mais ce n'est pas une raison de ne pas les aborder. Le défi est de trouver le bon équilibre entre la vanne et la plaisanterie. Et éviter la provocation gratuite qui ne fait plaisir qu'à son auteur".
Interrogé sur la performance de Corinne Masiero, qui s'est entièrement déshabillée sur scène l'année dernière pour manifester son soutien aux intermittents du spectacle, Antoine de Caunes souligne que l'interprète de "Capitaine Marleau" n'avait prévenu personne. "C'était un happening. (...) En tant que spectateur, j'ai trouvé qu'elle poussait le bouchon tellement loin que ça en devenait intéressant d'un point de vue artistique. Je vous rassure : il n'est pas prévu qu'on écrive des séquences de cette nature-là cette année !", précise-t-il. Et l'homme d'évoquer le délicat exercice d'une soirée en direct : "Si des gens décident de changer ce qu'ils avaient à dire, on ne peut rien empêcher. Cela fait aussi partie du plaisir de l'exercice".