Des journalistes visés. Depuis vendredi dernier, la ville de Dijon est le théâtre d'affrontements entre des hommes cagoulés et armés, souhaitant défendre leur quartier et dont certains sont affiliés à des dealers, et plusieurs dizaines de Tchétchènes, sur fond de règlements de compte et de trafic de drogues. La commune étant de nouveau la proie de tensions hier soir, des gendarmes mobiles et des forces du Raid ont été envoyés en renfort afin de ramener le calme dans la ville et notamment dans le quartier des Grésilles.
Dans le "19/20 régional" de France 3 Bourgogne hier soir, le présentateur a révélé aux téléspectateurs qu'une équipe de journalistes de la chaîne avait été agressée à Dijon par des individus cagoulés. "Nous devions être en direct dans ce journal. Nous mettons un point d'honneur à vous informer de la façon la plus objective possible. France 3 n'est pas une chaîne de télévision comme les autres. C'est votre chaîne. Nous sommes là au quotidien pour suivre ce qu'il se passe à Dijon, y compris dans les quartiers où il est difficile d'accéder", a déclaré le journaliste. Et d'ajouter : "Notre équipe devait être sur place pour nous informer ce soir. Elle a été agressée. Leur voiture a été extrêmement dégradée. Nous ne pouvons pas faire notre travail dans des conditions satisfaisantes."
Sur Twitter, la journaliste Dalila Peltier, qui devait réaliser le duplex pour le journal de France 3 Bourgogne, a montré plusieurs images de leur véhicule attaqué. "On s'est fait agresser par une quinzaine d'individus masqués, battes de baseball, pierres et bouteilles de verre. Inadmissible !", a-t-elle écrit. Le directeur de France 3 Bourgogne-Franche-Comté Samuel Peltier a également condamné hier soir cette "violente agression" : "J'adresse tout mon soutien à nos trois journalistes qui ont été victimes dans l'exercice de leur métier. Je porte plainte dès ce soir au nom de France Télévisions". La présidente de France Télévisions Delphine Ernotte a aussi fait part de son "total soutien aux équipes de France 3".