Un violent incident a opposé mercredi soir Jean-Marie Le Pen et Daniel Cohn-Bendit dans l'hemicycle du Parlement européen de Strasbourg, sous les yeux de nombreux députés européens mais aussi de la fille du président d'honneur du Front National, Marine Le Pen.
L'origine de ces vifs échanges trouve naissance dans une déclaration de Daniel Cohn-Bendit à l'endroit du député d'extrême-droite, lui reprochant ses propos "racistes et abjects" après la tuerie d'Oslo. Jean-Marie Le Pen avait qualifié le gouvernement norvégien de "naïf" face au "danger" du "terrorisme" et de "l'immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l'esprit de ce fou meurtrier". Il avait aussi jugé "plus grave" cette "naïveté" que la tuerie elle-même, qualifiée d'"accident". Le député écologiste a jugé "intolérable que le Parlement européen abrite en son sein un parlementaire qui tient de tels propos."
Jean-Marie Le Pen a alors pris la parole, rappelant qu'il avait porté un "jugement politique sur la politique norvégienne". "J'ai dit que le gouvernement était naïf parce qu'il n'avait pas pris des mesures de sécurité, il a fallu une heure et demie à la police pour arriver sur les lieux du crime, je dis que c'est normal qu'un député européen exprime son opinion sur un gouvernement qui fait partie de l'Europe", a-t-il lancé avant de se faire couper la parole par le président du Parlement, Jerzy Buzek.
Puis, excédé, encouragé par sa fille, l'ancien président du FN s'est déchaîné. "J'ai été mis en cause par le pédophile Cohn-Bendit et j'ai le droit de répondre (...) Vous ne me laissez pas la parole, on se croirait chez les bolchéviques ici !", a lancé Jean-Marie Le Pen devant un hémicycle indigné.