Après la web-télé, le mensuel papier. Selon "Le Journal du dimanche", "Le Média", qui a vu le jour au début de l'année sous l'impulsion de membres de La France Insoumise et a été le fruit de nombreuses critiques, proposera à partir de lundi sa première déclinaison papier, disponible uniquement par courrier. Selon le "JDD", 7.000 pré-commandes auraient été enregistrées pour le n°1, un nombre suffisant pour assurer son financement.
Le titre de cette nouvelle parution ? "99%", comme les "99% de citoyens" qui s'opposent au "1% qui détient tout", comme les "grands médias détenus par quelques patrons", explique Aude Lancelin, membre de la rédaction et qui a été partie prenante du projet. L'équipe à la manoeuvre est d'ailleurs la même que pour la web-télé : elle a seulement reçu le renfort de quelques pigistes.
Le premier numéro, vendu 2 euros, sera composé de 8 pages et agrémenté d'un cahier spécial de 4 pages qui reviendra sur les six premiers mois de ce nouveau média. Parmi les sujets abordés, la loi sur le secret des affaires, l'Algérie ou encore "la contre-révolution des riches". Un peu à la manière du "Monde" et de Plantu, un dessin humoristique sera présent à la Une.
La publicité sera absente de "99%", du moins dans ce premier numéro. En effet, l'équipe ne ferme pas la porte à cette éventualité. Selon Aude Lancelin, des expérimentations auront lieu à la rentrée. Le sujet de la publicité a fait débat sur le site il y a quelques semaines, avec notamment le coup de gueule d'un ancien soutien, le philosophe Alain Badiou. "Vous savez parfaitement, mieux que tout le monde, que c'est par cette porte que se fait l'entrée des puissances dominantes dans tous les secteurs qui se proposent d'informer l'opinion", avait-il écrit dans une lettre relayée par Philippe Vandel sur Europe 1.
Avec l'arrivée de "99%" sur un marché des mensuels déjà encombré, avec des titres bien installés, toute la question est de savoir combien de temps le nouveau mensuel pourra survivre après les arrêts coup sur coup d'"Ebdo" et de "Vraiment". L'équipe estime au contraire avoir une carte à jouer, comme l'explique la patronne du "Média", Sophia Chikirou dans son éditorial. "La presse se porte mal paraît-il. Des titres lancés en début d'année 2018 n'ont pas survécu plus de quelques mois malgré les millions d'euros de leurs actionnaires. Pourquoi ? Mauvaise gestion ? Pas de lectorat ? Eux seuls le savent. De son côté, 'Le Média' poursuit son développement sans renoncer à ses ambitions", écrit la responsable.