"La nudité gêne, moins celui qui est vu que celui qui regarde". La citation de Jacques de Bourbon Busset fait parfaitement écho au débat qui agite aujourd'hui le PAF. Ce matin, D8 a ainsi accepté de lever un peu le voile sur son programme "Adam recherche Eve" qui sera prochainement diffusé sur son antenne. Adaptée d'un format hollandais, cette émission de dating produit par Ah ! Production ("Tahiti Quest" sur Gulli) fera intervenir 30 candidats de 25 à 35 ans qui se rencontreront totalement nus sur une île paradisiaque du Pacifique. La chaîne du groupe Canal+ n'a cependant pas indiqué dans quelle case elle diffusera l'émission initialement annoncée sur D17 et dont la présentation a été confiée à Caroline Ithurbide, chroniqueuse dans "Le Grand 8".
Interrogé aujourd'hui par Le Parisien, Xavier Gandon, directeur des flux et divertissement de D8, a donné quelques précisions sur ce programme qui crée déjà le débat. Il a ainsi indiqué que "Adam recherche Eve" se rapprochait selon lui davantage de "L'Amour est dans le pré" (M6) que de "L'île de la tentation" (TF1). "Le but est de construire des couples, pas de les détruire" a-t-il indiqué. Dans l'émission, les Adam et Eve (qui ne sont a priori pas naturistes) ne resteront cependant pas seuls très longtemps puisqu'un troisième candidat, femme ou homme, interviendra pour créer de la compétition entre les deux participants de même sexe.
Quant à la représentation à l'écran de la nudité, D8 affirme la vouloir "soft". Si les téléspectateurs pourront voir des fesses et des seins, les sexes des candidats seront quant à eux floutés, contrairement à ce qui s'est fait dans certains pays où le programme est diffusé. "L'idée n'est pas de faire de la provocation. On n'a pas plus de nudité que dans l'épisode de 'Fais pas ci, fais pas ça' chez les naturistes sur France 2" a minimisé Xavier Gandon dans Le Parisien.
Le directeur des flux et divertissement de D8 a cependant précisé ne pas savoir pour l'instant si le programme sera diffusé en première ou en deuxième partie de soirée, ni s'il sera accompagné d'une signalétique particulière. "On essaye de fabriquer un programme qui soit dans la norme", a-t-il simplement indiqué. Outre l'envie de ne pas être taxé de voyeurisme, D8 compte aussi, par cette décision de flouter les sexes des candidats, échapper à un éventuel courroux du CSA.
Rappelons qu'en France, c'est aux chaînes de définir en amont la signalétique qu'il souhaite adopter pour les programmes qu'ils vont diffuser, le CSA n'intervenant qu'après la diffusion. Le "déconseillé aux moins de 10 ans" s'applique ainsi à des programmes comportant "des scènes qui risquent de choquer les plus jeunes" tandis que le "déconseillé aux moins de 12 ans" concerne notamment les programmes évoquant "la sexualité adulte". Cette dernière signalétique implique d'ailleurs une diffusion "essentiellement après 22h" même si ces programmes peuvent être diffusés "ponctuellement après 20h30".