Tandis que "Barbie" continue de squatter la première place du box office français et mondial, le film hollywoodien réalisé par Greta Gerwig ne devrait pas réaliser la même performance dans plusieurs pays du globe. En cause : le retrait du long-métrage de l'affiche des salles de cinémas de certains pays. Une censure appliquée en raison de messages diffusées par le film et des images qu'il véhicule.
Dernier pays en date à avoir appliqué des restrictions à "Barbie", l'Algérie a déprogrammé le film sorti le 19 juillet dans toutes les salles du pays. En cause, "des scènes destinées à un public adulte", apprend-t-on sur le site d'information "TSA" . Ces scènes, non appropriées selon les autorités culturelles, causeraient une "atteinte à la morale". Le film dont Margot Robbie joue le rôle principal a disparu de l'affiche des cinémas algériens ce dimanche 13 août.
Plus de 72 heures après sa déprogrammation, le ministère algérien de la Culture qui annonce habituellement les interdictions de films en précisant les raisons, est toujours silencieux.
Le mercredi 9 août 2023, c'est le Liban qui a été le premier pays à déprogrammer les aventures de la poupée Mattel de ses salles obscures. Le ministre de la Culture libanais, Mohammad Mourtada a justifié sa décision en estimant que le film concourrait à "la promotion de l'homosexualité et du changement de sexe". Il a encore ajouté qu'il "soutient le rejet de la tutelle du père, mine et tourne en ridicule le rôle de la mère et remet en question la nécessité du mariage et de la formation d'une famille".
La communauté LGBTQIA+ est ciblée par les autorités depuis plusieurs années dans le pays. Lors d'un discours prononcé le 28 juillet dernier, le chef du puissant mouvement politique libanais Hezollah a rappelé que les relations homosexuelles étaient un "danger réel". Depuis juin 2022, les événement "favorisant la perversion sexuelle" sont interdits par la police, après une directive du ministre libanais de l'Intérieur.
Au Koweït, les autorités estiment que "Barbie" porte "atteinte à l'ordre public". C'est le comité de la censure cinématographique qui a pris la décision de retirer le long-métrage des cinémas du pays enclavé dans l'Irak. Lafi Subaïei, président de cette instance culturelle a déclaré auprès de l'agence de presse Kuna que le film réalisé par Greta Gerwig "porte atteinte à la morale publique (...) par l'introduction d'idées étrangères au sein de la société".
D'autres films pourraient être concerné par la censure au Koweït, comme c'est déjà le cas pour le film d'horreur australien "Talk to me". Les autorités ont assuré qu'elles empêcheraient la diffusion de "tout film qui contrevient aux valeurs et tradition de notre société".
Outre le Moyen-Orient, l'Asie est aussi touchée par cette vague de censure. Au Vietnam, le film a été interdit début juillet. La raison de cette censure était l'apparition d'une carte dans le film où semble apparaître "la ligne en neuf pointillés". Cette frontière est utilisée par la Chine pour revendiquer des territoires en mer de Chine méridionales, dont certains sont aussi revendiqués par le Vietnam, la Malaisie ou les Philippines.
"Nous n'accordons pas de licence au film américain 'Barbie' pour qu'il sorte au Vietnam parce qu'il contient l'image offensante de la ligne des neuf traits", peut-on lire dans la publication vietnamienne "Tuoi Tre" , qui cite Vi Kien Thanh, le chef du Département du cinéma, un organisme officiel chargé d'octroyer les licences des films étrangers.
"La carte de Barbie Land est un dessin aux crayons de couleur à la manière d'un enfant", avait justifié un porte-parole de Warner Bros. au magazine "Variety". "Les gribouillis illustrent le voyage imaginaire de Barbie entre Barbie Land et le 'monde réel'. Ils n'avaient pas pour but de revendiquer quoi que ce soit."