Dans la presse aussi, on aime bien dézinguer la concurrence. Dans son édition datée de demain et publiée ce midi, Le Monde tacle Libération suite à sa Une "Casse-toi riche con" sur Bernard Arnault. A la Une du journal du soir, un dessin de Plantu imagine l'ambiance dans les conférence de rédaction de Libé. "J'ai un super titre pour demain : Caca, la droite", dit, dans le dessin, un journaliste à côté d'un Nicolas Demorand, le directeur de la rédaction du journal, tout sourire !
Un petit croche-patte amusant, mais pas très confraternel, qui n'empêche cependant pas le quotidien du soir de revenir largement sur l'affaire de la demande de nationalité belge de Bernard Arnault. Contrairement aux Echos qui n'ont traité la polémique que sur 10 petites lignes, Le Monde consacre une page entière, dans la rubrique Economie, à la tentation de Bruxelles du patron de LVMH. En bas de page, un article décrypte "L'opération marketing très réussie de Libération" et revient sur l'assignation pour "injures publiques" déposée par Bernard Arnault à l'encontre de Libé. L'article révèle que "au sein du quotidien de la rue Béranger, la Une de lundi a fait débat, la plupart de ses détracteurs la qualifiant de 'pas drôle' et 'vulgaire'", écrit le journaliste Xavier Ternisien.
Ce matin, Libération en a remis une couche avec une nouvelle Une titrée "Bernard, si tu reviens, on annule tout", en référence de nouveau à Nicolas Sarkozy, un ami du milliardaire. Cette Une est ironiquement encadrée d'une publicité pour le parfum Manifesto d'Yves Saint-Laurent, une marque L'Oréal concurrente des parfums de LVMH.
Invité lundi soir du "Grand Journal de Canal+", Édouard de Rothschild, actionnaire principal de Libération, a apporté un soutien sans faille à la direction de la rédaction."Quelle est ma responsabilité en qualité d'actionnaire ? La responsabilité du business ! De ce point de vue là, je ne peux que saluer une opération de marketing très réussie, la preuve je suis là", a-t-il déclaré, se félicitant du buzz effectué par la polémique.