Un film délicat à défendre. Dans une interview accordée à "Sud-Ouest", François Civil a apporté à son tour son soutien à Judith Godrèche ainsi qu'a toutes les victimes de violences sexuelles qui témoignent dans son sillon. "Je soutiens fortement la parole des femmes victimes", a-t-il assuré. "Si le cinéma peut être en pointe d'une vraie réflexion étendue à toutes les strates de la société, à toutes les victimes dénuées de pupitre pour s'exprimer, tant mieux", a-t-il ajouté.
Star montante du cinéma français, François Civil fait actuellement le tour des plateaux pour faire la promotion de "Pas de vagues", un drame réalisé par Teddy Lussi-Modeste sorti ce mercredi 27 mars en salles. Dans le long-métrage, l'acteur de 34 ans incarne Julien, un professeur de collège plein de bonne volonté, qui se retrouve pris dans un engrenage alors que l'une des ses élèves l'accuse d'harcèlement. Mais même face aux menaces de mort du grand-frère de la jeune fille, sa hiérarchie ne l'aide pas. L'histoire s'inspire de la propre expérience d'enseignant de Teddy Lussi-Modeste, qui s'est battu pour prouver son innocence lorsqu'il avait été accusé lui-même d'harcèlement dans le collège où travaillait.
"Dans l'exercice de la promotion, surtout sur un film qui a un sujet sensible, le choix des mots est très important, on parle d'accusation à tort parce que l'intention du professeur n'a pas été de harceler cette jeune fille, mais par contre c'est pas une accusation mensongère parce que le film montre bien qu'elle ne ment pas", a précisé le comédien au micro de RTL. Un sujet compliqué donc, alors que la question de la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles est à nouveau soulevée, notamment par les témoignages de Judith Godrèche, qui a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour viol sur mineure". L'actrice demande également des réformes dans le milieu du cinéma, qu'elle accuse d'avoir mis en place "un système" permettant notamment l'abus des jeunes filles.
"Je suis fier que la libération de la parole puisse venir du monde du cinéma. En écoutant les témoignages d'Anouk Grinberg [qui accuse les réalisateurs et producteurs d'avoir protégé Gérard Depardieu, ndlr] ou de Judith Godrèche, on se sent traversé par le frisson de l'histoire. Ce qui se passe est extrêmement positif" a ajouté François Civil dans les colonnes de "Sud-Ouest". "Il n'existe pas de recette miracle, mais dans le cinéma, je crois que l'on va dans la bonne direction avec l'apparition de nouveaux métiers : je pense aux coordinateurs d'intimité, aux référents harcèlement imposés sur les plateaux par les sociétés de productions..." a remarqué la vedette des "Trois Mousquetaires. "C'est un problème plus systémique qu'il faut régler", conclut-il.