On ne le verra pas parler du film sur les plateaux de télévision. Dans une interview accordée à la "Tribune du dimanche", Guillaume Canet s'est désolidarisé avec le film "Belle" dans lequel il partage l'affiche avec Charlotte Gainsbourg. Le long-métrage est réalisé par Benoît Jacquot, accusé par Judith Godrèche d'emprise et de viols lorsqu'elle était adolescente. "Aujourd'hui, il n'y a aucune date de sortie prévue" a confié l'acteur. "J'ai pris beaucoup de plaisir à tourner avec Charlotte Gainsbourg (...). Mais vu la situation, cela me paraît très compliqué d'en assurer la promotion. Pour l'instant, la question ne se pose même pas", a-t-il ajouté.
Des propos qu'il a réitérés au micro de BFMTV, assurant que serait même "impossible d'aller faire de la promo". "C'est compliqué de promouvoir un film avec ce qui s'est passé, avec ce qui a été raconté, avec tout ça. Donc, non, ça serait une manière de cautionner, de valider quelque chose dont je n'ai pas envie" a-t-il expliqué, avant se soutenir le mouvement #MeToo, qui permet depuis 2017 à des personnes victimes de violences sexuelles de prendre la parole. "Je pense que c'est un mouvement qui est plus que nécessaire, qu'il faut accompagner et encourager", estime le cinéaste qui rappelle que le cinéma n'est pas le seul milieu concerné. "Je pense que ça fait très longtemps, mais pas que dans le cinéma d'ailleurs. Il y a plein d'autres secteurs professionnels (...) Il y a eu des comportements inadmissibles avec des voiles qui ont été mis dessus."
Adapté d'un roman de Georges Simenon, "Belle" raconte l'histoire d'un couple, Pierre et Léa, dont la vie va être bouleversée alors Pierre est accusé de la mort de la fille d'une amie. Pour le moment, le film ne dispose pas de date de sortie en salles, et pourrait peut-être connaître le même sort que "CE2", réalisé par Jacques Doillon, mis en cause par plusieurs actrices pour violences sexuelles, dont Juliette Godrèche. Au regard des accusations à son encontre, son actrice principale Nora Hamzawi s'était opposée à la décision de la production de sortir le film en salles à la date prévue, le 27 mars. Finalement fin février, la sortie du long-métrage a été reportée jusqu'à nouvel ordre.
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Nouvelle figure du mouvement #MeToo dans le cinéma français, Judith Godrèche a porté plainte début février contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour "viol sur mineure". L'actrice et réalisatrice a également livré un discours poignant lors des César 2024 à l'Olympia dénonçant "l'impunité, le déni et le privilège" du cinéma français. Auditionnée le jeudi 14 mars à l'Assemblée nationale par la délégation aux droits des enfants, elle a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le droit du travail dans le monde du cinéma et "les risques pour les enfants". Une demande qu'elle avait déjà faite lors d'une première audition au Sénat le 29 février dernier.