Le soulagement. Ce mardi, le tribunal de grande instance de Nanterre a décidé de relaxer France 2 et par conséquent son journaliste Tristan Waleckx après la plainte pour diffamation déposée par Vincent Bolloré fin novembre 2016. Cette plainte faisait suite à la diffusion le 7 avril 2016 sur France 2 dans le magazine "Complément d'enquête" d'un sujet s'intéressant au parcours de l'industriel breton.
Le reportage de Tristan Waleckx et de Matthieu Renier faisait notamment un focus sur les activités camerounaises du groupe Bolloré et avait mis en lumière le cas d'une entreprise locale de production d'huile de palme - la Socapalm, dont le groupe est actionnaire - accusée d'avoir recours à de la main d'oeuvre mineure. Un autre point du reportage décrivait les conditions dans lesquelles le groupe s'était vu confier l'attribution de l'exploitation du port de Kribi, au Cameroun. Cette enquête avait valu à ses auteurs d'obtenir le prix Albert Londres 2017.
Vincent Bolloré avait publiquement accusé l'équipe de "Complément d'enquête" de bidonnage et estimé que les jeunes témoins interrogés dans le reportage avaient menti. Selon l'homme d'affaires, l'un d'entre eux serait bien majeur, tandis que l'autre ne travaillerait pas pour la Socapalm. "Quand vous êtes (...) dans une mauvaise foi, dans un mensonge qui a pour but de déstabiliser, de décrédibiliser, il y a un moment où malheureusement, vous êtes obligé de dire 'Halte au feu !'. On arrête de parler. On laisse passer. Et je le regrette franchement", s'était épanché l'industriel devant ses actionnaires en juin 2016. Le reportage intitulé "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?" avait été rediffusé sur France 2 le 21 juillet de la même année, provoquant la fureur de l'industriel.
Malgré cette première victoire, deux autres procédures restent engagées contre France 2 et son journaliste concernant "Complément d'enquête". Le tribunal de commerce de Paris devra examiner le 12 juin prochain la demande du groupe Bolloré qui réclame 50 millions d'euros de dédommagement pour atteinte à ses intérêts commerciaux après la rediffusion du sujet. Enfin, une procédure pour diffamation est en cours au Cameroun après la plainte déposée en novembre 2016 par la Socapalm contre France Télévisions et Tristan Waleckx.