Avant-première puremedias.com Qui est vraiment Arnaud Lagardère, le propriétaire d'Europe 1 et du JDD ? Michel Denisot tente de lever le voile sur ce capitaine d'industrie très discret, ce soir, dans "Conversations Secrètes" sur Canal+ à 22h50. L'héritier désinvolte, destructeur de ce que son père, Jean-Luc, a bâti, se confie pendant plus d'une heure dans les lieux de sa vie : la rédaction d'Europe 1, le bureau de son père, au pied de son immeuble où il a vécu son enfance avenue Hoche, à Paris.
L'ombre de Jean-Luc Lagardère, décédé en 2003 à l'âge de 75 ans, plane pendant tout l'entretien. Un père disparu qui était son confident, son mentor, son modèle et son guide. Un père qui, s'il était encore là, aurait sans doute fait des choix très différents pour l'avenir du groupe, pensent ses détracteurs. Comme la sortie controversée d'EADS. "J'ai pensé à lui, c'est une décision qu'il aurait prise, assure Lagardère fils. Il me l'avait dit : 'Un jour, on devra se désengager, il faudra faire un choix entre les médias et l'aéronautique'".
Mais la clé du mystère Arnaud Lagardère se trouve peut-être dans la rupture brutale du lien avec sa mère, après le divorce de ses parents quand il avait seulement treize ans. Depuis ce jour-là, Arnaud Lagardère a décidé de couper les ponts, pour rester avec son père, à Paris, alors qu'elle est partie s'installer en Normandie. "Ce n'est pas lui qui m'empêchait de la voir (...) Mais il y avait une forme de respect vis-à-vis de lui de ne pas la voir, cela a été une vraie rupture, qu'elle ne mérite pas", explique-t-il. Elle n'a vu qu'une seule fois ses deux premiers enfants, jamais les trois derniers de son dernier mariage.
Ce moment, qui dure plus de cinq minutes à la terrasse d'un café, illustre les paradoxes du personnage. Cette mère, il a décidé "bêtement" de ne plus la voir. Il reconnaît une "injustice" donc lui envoie un brin de muguet pour le 1er mai et un bouquet pour la fête des mères. Une "posture" alors qu'elle a essayé à plusieurs reprises de revenir vers lui. "Je pense qu'elle en est malheureuse... mais bon. C'est mon côté têtu, bourru. Je reste dans cette image de fidélité peut-être absurde à mon père", un "choix inconscient". Il raconte aussi retrouver chez Jade, sa nouvelle épouse, la beauté et la fragilité de sa mère. Un bon patient pour les psychanalystes... Mais Arnaud Lagardère ne veut pas d'une thérapie. "Jamais, j'ai horreur de l'introspection". Sans doute parce que son père, lui aussi, "détestait ce genre de personnages".
"Conversations secrètes"
Avec Arnaud Lagardère
Ce soir à 22h35 sur Canal+