Un huis clos européen, ou quand la parole et la pression psychologique priment l'action. Netflix a mis en ligne ce vendredi les 12 épisodes de "Criminal", série policière au dispositif atypique. L'originalité réside dans sa conception, puisque le tournage a été confié à quatre réalisateurs originaires de quatre pays différents : France (Frédéric Mermoud à qui l'on doit "Engrenages", "Les Revenants"), Royaume-Uni (Jim Field Smith), Allemagne (Oliver Hirschbiegel) et Espagne (Mariano Barroso). Si les showrunners de "Criminal" sont britanniques - George Kay ("Killing Eve") et Jim Field Smith ("Endeavour"), le tournage s'est pour sa part déroulé dans les studios européens de Netflix, en Espagne.
L'autre point fort du show est de se concentrer uniquement sur le processus de garde à vue, dans une mise en scène minimaliste puisque l'intrigue se concentre dans trois environnements : la salle d'interrogatoire, la salle présente derrière le fameux miroir sans tain et le couloir du commissariat. Chaque réalisateur s'est vu confier la conception de trois épisodes, qui se déroulent sur des saisons différentes. Exemple avec la France dont l'action prend place au printemps tandis que les Britanniques ont choisi l'hiver. Si les intrigues sont bouclées à la fin de chaque épisode, le parcours des policiers se suit sur les trois épisodes qui composent chaque bloc.
Dans "Criminal : France", les comédiens Margot Bancilhon, Laurent Lucas, Stéphane Jobert, Anne Azoulay et Mhamed Arezki donnent la réplique à un luxueux cast de guests. Ainsi, Sara Giraudeau interprète la petite amie d'une victime de l'attentat du Bataclan ; Nathalie Baye joue une chef d'entreprise interrogée après la découverte du cadavre d'un ouvrier sur un de ses chantiers et Jérémie Rénier se met dans la peau d'un directeur commercial soupçonné de meurtre. La version britannique accueille quand à elle, David Tennant, la star de "Broadchurch".
Les premières critiques autour de "Criminal" sont positives. Avant sa mise en ligne, les journalistes ont pu découvrir les épisodes anglais et français. Pour "Le Parisien", "si les trois épisodes français sont inégaux, ce programme fait briller les acteurs". "Allociné" juge que "dans l'ensemble, le pari est réussi pour 'Criminal' grâce à une écriture soignée tant au niveau des cas traités que des dialogues entre les suspects et les enquêteurs. Une mise en scène étouffante permet de créer une tension palpable et un rythme nerveux au fur et à mesure que les questions s'enchaînent". Enfin, pour "Première", "chaque histoire, écrite comme une nouvelle, efficace et rythmée" évoque "des thèmes passionnants aussi divers que l'attentat du Bataclan, la pédophilie, les agressions homophobes ou le trafic de migrants".