Celui qui arrive en tête dans les sondages ciblé par ses opposants. Dimanche 3 mars 2024, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a fait savoir auprès de "La Tribune Dimanche", lors d'un meeting à Marseille, qu'il ne se rendrait pas à un débat télévisé pour les élections européennes organisé sur Public Sénat, avec le groupe de presse régionale Ebra, le jeudi 14 mars prochain. "Soyons sérieux... Et pourquoi pas Coquelicot TV ?", avait-il blagué. A la place, le RN enverra l'eurodéputé Thierry Mariani, selon "Libération".
Ainsi, Jordan Bardella sera la seule tête de liste majeure à ne pas participer à ce débat sur la chaîne du Sénat. D'après le quotidien de gauche, le président du RN n'a également pas voulu participer à cet échange en raison de sa date trop éloignée du scrutin, le 9 juin.
Interrogées par "Chez Pol", des têtes de liste qui seront présentes à ce débat ont dénoncé fermement l'absence du jeune député européen. "Comme Bardella n'est jamais là au Parlement européen, il n'est pas là non plus aux débats... Logique ! Ça en dit long sur sa vision démocratique", a déclaré Manon Aubry.
"Les masques tombent : Bardella s'aligne sur la position prorusse de Mariani au moment où l'Ukraine a besoin de tout notre soutien", a confié Marie Toussaint, qui portera la liste écologiste aux élections. Et d'ajouter : "Au-delà, Bardella pêche par ego. À trop vouloir imposer un tête-à-tête avec la majorité présidentielle, il méprise ses électeurs qui ont droit au débat, à la vérité, à la transparence. En réalité, Bardella souhaite surtout ne pas être pris la main dans le sac du mensonge sur son action parlementaire, ni de son incompétence et de ses multiples contradictions sur l'ensemble des sujets qui préoccupent les Français".
Toujours contacté par "Chez Pol", l'entourage de Valérie Hayer, tête de liste de Renaissance, a pointé du doigt le "mépris pour ses concurrents, pour les électeurs, pour la presse quotidienne régionale, pour les victimes de la guerre en Ukraine et pour les victimes de Bachar al-Assad".
Par ailleurs, un autre débat pour les Européennes comptera au moins une absence parmi les têtes de liste majeures : celui de CNews attendu le 30 mai prochain. L'écologiste Marie Toussaint a fait savoir en début de semaine qu'elle ne se rendra pas sur la chaîne du groupe Canal+, "refusant de participer à l'effort de trumpisation". De plus, elle a appelé Raphaël Glucksmann et Manon Aubry à ne pas s'y rendre non plus.
Selon "Le Parisien", LCI devrait proposer un débat autour du 21 mai. BFMTV va consacrer son prime time le 27 mai à un débat entre plusieurs têtes de listes. Enfin, France Télévisions devrait orchestrer une émission spéciale au cours de la dernière semaine de campagne.