Les arbitrages finaux sont rendus. Selon nos informations, confirmant celles de l'AFP, Delphine Ernotte a finalement tranché dans le dossier ultra-sensible des magazines d'information de France 2. Pour ces derniers, l'addition sera bien moins salée que celle crainte par les journalistes de "Envoyé Spécial" et "Complément d'Enquête" depuis plusieurs jours.
Première décision : la programmation actuelle de "Envoyé spécial" et "Complément d'Enquête" sera maintenue. Autrement dit, point de réduction du nombre de numéros des deux magazines ni de passage en prime time de "Complément d'Enquête". La programmation des "Jeudis de l'info" restera ainsi inchangée en 2018 avec trois numéros de "Envoyé spécial" et de "Complément d'Enquête" par mois, puis un jeudi par mois dévolu à "L'Emission politique" de Léa Salamé.
Deuxième décision : les suppressions de postes en 2018 au sein de la direction de l'information sont largement revues à la baisse. Alors que le chiffre de 66 équivalents temps plein (ETP) avait été avancé, le service de Yannick Letranchant* devra finalement se séparer de 30 ETP sur les près de 1.340 qu'il compte actuellement. Les magazines d'info du jeudi perdront pour leur part 3 ETP, alors que le chiffre de 10 avait été avancé dans un premier temps, comme "Le Monde" s'en faisait l'écho ce matin.
De telles mesures parviendront-elles à calmer les revendications des journalistes de France 2 ? Depuis plusieurs jours, ces derniers se sont livrés à un intense travail de lobbying sur les réseaux sociaux et dans les médias, doublé de l'organisation d'une assemblée générale le 23 novembre dernier. Lors de cette dernière, ils avaient évoqué la possible mise au vote d'une motion de défiance contre Delphine Ernotte si cette dernière ne les recevait pas et n'amendait pas les pistes d'économies dévoilées par Yannick Letranchant.
Leurs deux revendications ont finalement été entendues puisque Delphine Ernotte recevra bien les représentants des journalistes aujourd'hui à 15h pour leur présenter officiellement ses arbitrages. Une nouvelle AG a été prévue dans la foulée (vers 16h30) pour faire un point sur la situation et décider de la mise au vote ou non de la fameuse motion de défiance. Delphine Ernotte espère sans doute s'en être prémunie par ces arbitrages relativement cléments, alors que France Télévisions a été contraint à l'automne par le gouvernement de réaliser 50 millions d'euros d'économies dès l'année prochaine.
*Qui regroupe l'info de France 2, l'information nationale de France 3, franceinfo et le numérique.