L'humour noir avait sa place aux César. Hier soir, Canal+ retransmettait - en clair et en léger différé - la 43e cérémonie des César, cérémonie de récompenses la plus prestigieuse du cinéma français. Au cours de cette soirée animée depuis la salle Pleyel par Manu Payet et suivie par plus de 2 millions de personnes, les films "120 battements par minute" et "Au revoir là-haut" se sont, sans surprise, imposés comme les coups de coeur des votants de l'Académie des César.
Comme toutes les autres cérémonies de récompenses cinématographiques cette année, les César ont largement été impactés par les conséquences de l'affaire Weinstein et l'importance du mouvement #MeToo. Les plus de 1.700 personnes réunies dans la salle hier soir, parmi lesquelles la médiatique secrétaire d'État à l'égalité entre les sexes Marlène Schiappa, ont ainsi été invitées à porter un ruban blanc en soutien à "celles et ceux qui oeuvrent concrètement pour qu'aucune femme n'ait plus jamais à dire #MeToo". Une initiative portée par le mouvement #MaintenantOnAgit, pendant français de Time's Up initié par Julie Gayet.
La lourde thématique des violences faites aux femmes n'a pas empêché l'humour et l'ironie de jaillir sur la scène de la salle Pleyel. À ce petit jeu, c'est l'humoriste Blanche Gardin, vue notamment dans "WorkinGirls" sur Canal+, qui s'est le plus faite remarquer. La comédienne, qui était venue remettre le prix du meilleur espoir féminin, a débarqué sur scène l'air grave. "C'est bien sûr une année très triste pour le cinéma. C'est pour ça que j'ai décidé de venir en noir" a-t-elle lancé, vêtue... d'une robe colorée et affublée d'un badge à l'effigie de Louis C.K., l'humoriste américain qui avait reconnu avoir eu des comportements sexuels répréhensibles.
"Il faut se réjouir... Dorénavant, je crois que c'est clair pour tout le monde, les producteurs n'ont plus le droit de violer les actrices !" a-t-elle poursuivi. "Par contre, il y a quelque chose qui n'est pas clair. Est-ce que nous, on a encore le droit de coucher pour avoir les rôles ?" a-t-elle enchaîné, suscitant l'hilarité quasi-générale de la salle. "Si on a plus le droit, alors il faudra apprendre des textes, passer des castings et on a pas le temps !" a-t-elle ensuite lâché, ironisant sur le temps de "d'entretien et de décoration" pris par le maquillage. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.