C'est une arrivée qui ne passe pas auprès des salariés "inquiets" du groupe de presse et d'édition Bayard, propriétaire du quotidien "La Croix" ou du mensuel "Notre Temps". Alban du Rostu, ancien collaborateur du milliardaire catholique conservateur Pierre-Edouard Stérin, a été nommé directeur de la stratégie et du développement "On ne veut pas de l’extrême droite à Bayard", c’est "un refus viscéral", a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une source syndicale, en pointant "le parcours" du bras droit de Pierre-Édouard Stérin, à l'origine du projet politique baptisé Périclès, visant à une alliance des forces de droite et d’extrême droite.
Cette décision, ainsi que celle prise par Bayard de figurer parmi les repreneurs de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris, aux côtés de plusieurs propriétaires de médias tels Vincent Bolloré, ont motivé les syndicats à faire une heure de grève ce jeudi 28 novembre, entre 14 heures et 15 heures, pour manifester leur peur d'un grand coup de barre à droite. La première d'une série d'actions puisqu'ils ont fait part, lors d'une assemblée générale, que "d’autres formes de mobilisation seront proposées pour le jeudi 5 décembre". Des tracts (ci-dessous) ont ainsi été distribués pour revenir sur les décisions prises par le nouveau directoire, présidé par François Morinière depuis le 1er novembre dernier.
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De son côté, Alban du Rostu, qui dirigeait auparavant le Fonds du bien commun, s'est défendu de toute corrélation avec le plan de "bataille culturelle" de Pierre-Édouard Stérin. "Je ne fais pas partie de ce projet-là", avait-il souligné à l’AFP, en déplorant "une caricature" et un "procès d’intention". Le trentenaire a par ailleurs assuré qu'il n'aurait "aucun rôle éditorial ou managérial dans les journaux" du groupe, oeuvrant plutôt à la diversification de Bayard, dont il "se reconnait totalement dans l'ADN". Sa mission sera ainsi de créer "de nouveaux pôles d’activité sur des secteurs en plus forte croissance" que la presse, frappée par une crise économique.