L'heure de debriefer. Au lendemain de son passage remarqué dans "Face à Baba" hier soir sur C8, Jean-Luc Mélenchon a pris la plume sur son blog pour donner son ressenti sur le programme présenté par Cyril Hanouna, dont il était l'invité principal. Avec pour point d'orgue un face-à-face musclé avec Eric Zemmour. Derrière le titre de ce court billet, neutre en apparence - "Retour d'émission Face à Baba" - se cachent plusieurs attaques nourries contre le concept même de "Face à Baba" et contre son producteur Cyril Hanouna.
Premier grief, le leader de La France insoumise n'avait pas été prévenu que le programme politique durerait aussi longtemps, avec un coup d'envoi à 21h20 et une fin à 0h55. Le tout en direct. "Au lendemain d'une émission qui devait durer deux heures et qui en a duré quatre, on a du mal à disperser les brumes du matin suivant. Quand une séquence qui devait durer vingt minutes avec Zemmour au lieu de dix par faveur de l'antenne et qui dure pour finir une heure dix, on a du mal à ne pas avoir le sentiment de s'être fait manoeuvrer", déplore l'homme politique qui, s'il s'est plaint en cours d'émission sur ce sujet, n'a pas jugé bon de s'expliquer en plateau avec Cyril Hanouna.
Même s'il a accepté de débattre pour la deuxième fois en quelques mois avec Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon regrette paradoxalement sa présence dans son émission. Et ne s'excuse pas d'avoir haussé le ton face aux interlocuteurs qui se sont succédé face à lui. "Faire d'un grossier raciste un sujet politique à qui on sert une heure de télé en cadeau, voir un ministre de l'Intérieur flatter un corporatisme d'omerta, tout cela est beaucoup. Entendre de bons esprits regretter que le spectacle auquel ils pensaient avoir droit ait été de moins bon goût parce que le ton est monté désole sur l'incurable conformisme des nantis de la vie", poursuit le candidat à l'élection présidentielle dans un style qui lui est propre.
Celui qui se dit déterminé à "aller de l'avant", conclut son message en jurant qu'on ne l'y reprendra plus après son expérience apparemment amère de jeudi soir. Jean-Luc Mélenchon se dit ainsi prêt à "ne plus jamais accepter aucune émission sans garantie sérieuse d'équilibre, quitte à annuler une heure avant ou à quitter un plateau en cours de route". Voilà Cyril Hanouna et les autres émissions politiques qui lui ont lancé une invitation désormais prévenus.