Adolf Hitler aurait-il pu être invité dans "Touche pas à mon poste" sur C8 ? C'est en substance la question que s'est posée Apolline de Malherbe ce matin sur RMC et sur RMC Story en recevant Cyril Hanouna. L'animateur-producteur fait actuellement la tournée des plateaux pour promouvoir son nouvel ouvrage, "Ce que m'ont dit les Français", co-écrit avec le journaliste Christophe Barbier. Au cours de cet échange, la journaliste a voulu placer son invité face à ses contradictions en matière d'invitation de personnalités controversées.
"Quand vous dites : 'oui, pour moi tout le monde doit avoir la parole' (...), j'imagine que vous vous êtes déjà posé la question. Elle est un peu clichée mais évidemment, on se la pose, a débuté Apolline de Malherbe avant d'aller droit au but. "Est-ce-que à l'époque, en 33 en Allemagne, vous vous diriez, est-ce-qu'il faut inviter Hitler ?". La journaliste de RMC a précisé ainsi sa pensée : "Vous dites aussi qu'il y a un côté sympa chez tout le monde. Je vais peut-être avoir l'air grotesque en disant ça mais j'imagine que Hitler, si vous lui parlez juste de chiens ou de bouffe, il peut être sympa...".
Cyril Hanouna a fait part de son désaccord avec cette réflexion : "Là, vous parlez d'un truc irrécupérable". "Les gens l'ont suffisamment aimé pour le porter au pouvoir", a insisté la journaliste. "Là, je trouve que ça n'a rien à voir. Excusez-moi Apolline. Là, vous parlez de quelqu'un qui a franchi les limites. On ne peut plus le rattraper", a réagi le trublion de C8. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
Jointe dans la matinée par puremedias.com pour préciser le sens de sa réflexion, Apolline de Malherbe a accepté d'apporter quelques éléments de contexte. Elle explique avoir été inspirée par l'interview donnée par Cyril Hanouna la veille dans "Libération" dans laquelle l'homme affirme vouloir recevoir tous les hommes et femmes politiques afin que chacun puisse se faire sa propre opinion.
C'est ce qui a incité la journaliste à pousser plus loin le curseur : "Quand les talibans arrivent au pouvoir, est-ce-qu'il faut les interviewer ou pas ? Aurait-on pu interroger Ben Laden ? C'est une question que se posent tous les journalistes", cite-t-elle en exemple avant d'évoquer le concept développé par Hannah Arendt autour de "la banalité du mal" qui est, selon elle, "au coeur de cette question journalistique".
"Est-ce-que tout le monde se vaut ? Je n'ai pas la réponse, mais c'est une question qui me paraît extrêmement importante", complète Apolline de Malherbe. La journaliste confie avoir apprécié la présence de Cyril Hanouna sur RMC ce matin. "Il cherche la même chose que moi : donner la parole à tous les Français. Je travaille sans filet et en direct", se fait-elle fort de souligner.