"On ne vous attendait pas ce matin". "Exceptionnellement", ce mardi matin, Alba Ventura n'a pas reçu un candidat à la présidentielle dans son émission "12 jours, 12 candidats" diffusée depuis le 28 mars dans la matinale d'Yves Calvi. "Bonjour Adrien Quatennens ! Ce n'est pas vous qui étiez l'invité de RTL, qui consacre les deux dernières semaines avant le premier tour à tous les candidats, c'était Jean-Luc Mélenchon mais il a annulé sa venue dans la matinale", a fait remarquer, agacée, l'intervieweuse de RTL.
"Il a peur ? Il est trop fatigué ?", a enchaîné l'éditorialiste, sur un ton volontairement provocateur. "Je ne crois pas que cela soit un problème de peur ou de fatigue", a rétorqué le coordinateur de la France insoumise. "D'abord, je ne suis pas sûr que cela passionne vos auditeurs, on est là pour parler du programme et de ce que nous allons faire à cinq jours de l'élection (présidentielle, ndlr)...".
"Nos auditeurs attendaient Jean-Luc Mélenchon", l'a interrompue Alba Ventura. "Je sais bien mais Jean-Luc Mélenchon, s'il a des facultés d'avoir des hologrammes, il ne peut malheureusement pas être partout. Et donc ce matin, on m'a demandé de le remplacer parce que vous savez que ce soir, on a un grand événement avec un meeting depuis Lille, qui sera retransmis en direct et en simultané dans douze villes, c'est beaucoup de préparation", s'est défendu Adrien Quatennens.
"Tous les candidats sont soumis à ce régime. Quelqu'un qui ne peut pas se lever à 7 heures, vous pensez qu'il peut être président ?", est revenue à la charge l'éditorialiste. "Mais Jean-Luc Mélenchon fait des matinales politiques et se lève à 7 heures", l'a corrigé Adrien Quatennens.
"Ce qui est troublant, c'est que c'est la deuxième fois (que Jean-Luc Mélenchon ne vient pas sur RTL) en un mois donc on se (demande) s'il n'y a pas un message pour les auditeurs de RTL", a repris François Lenglet. "Non, pas du tout, on a répondu à toutes vos invitations, on est là...", a tenté Adrien Quatennens. "Non, justement non", ont réagi en choeur les deux intervieweurs. "Peu importe où je suis invité, je viens avec ce que nous avons à dire donc nous sommes là ce matin pour répondre à vos questions", a estimé le député du Nord.
"On est d'accord, ce n'est pas vous qui êtes le candidat à l'Élysée", a insisté Alba Ventura. "Bien sûr", a acquiescé Adrien Quatennens. "Mais c'est une équipe autour du candidat et le candidat ne peut pas être partout". "Les autres le font", a sèchement répondu l'intervieweuse politique. Adrien Quatennens a conclu l'échange en insistant sur le fait que Jean-Luc Mélenchon n'était "ni très fatigué ni fâché d'aucune manière avec RTL. Vous, par contre, vous l'êtes je comprends". "Oui, on est assez déçus", a conclu l'éditorialiste avant de débuter l'entretien avec la guerre en Ukraine. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Impossible de vérifier si le réveil de Jean-Luc Mélenchon a bien sonné ce matin. Mais le candidat de la France insoumise répondait dès 7h40, dans la même tranche que l'émission de RTL, aux questions de Patrick Roger dans "Le petit-déjeuner politique" du "Grand matin Sud Radio". "Un entretien enregistré hier en fin d'après-midi parce que comme tous les candidats, il est extrêmement demandé, (réalise) beaucoup de meetings", a toutefois précisé en préambule le matinalier de Sud Radio.
Jean-Luc Mélenchon n'est pas le seul candidat à décliner l'invitation d'un média. Emmanuel Macron a refusé, de son côté, de participer à "Élysée 2022", le magazine politique de France 2. Le dernier numéro est prévu ce mardi soir et le représentant de La République en marche sera donc le seul candidat à ne pas se prêter au jeu de l'émission du service public portée par Léa Salamé et Laurent Guimier dans la période de stricte égalité des temps de parole.
"On a fait des choix, comme on n'a pas fait BFMTV ou CNews, par exemple", se justifie auprès de nos confrères du "Parisien" l'entourage d'Emmanuel Macron. Il n'y a "aucun problème avec France 2, ni avec le service public", ajoutent les proches du candidat.