Le "cas" Depardieu continue de diviser le monde de la culture. Accusé de violences sexuelles, l'acteur de 74 ans est au centre d'une tempête médiatique depuis la diffusion d'un "Complément d'enquête" consacré à ces accusations le 7 décembre dernier. Si certains préfèrent rester à l'écoute des victimes présumées, d'autres saluent le talent de celui qu'ils considèrent comme le "monstre sacré" du cinéma français. C'est le cas de Kev Adams. À l'affiche de "Maison de retraite 2", le comédien a été interrogé par un spectateur sur cette épineuse question lors d'une avant-première du film. "Je pense que c'est certainement le plus grand acteur français. Sans aucun doute, d'ailleurs. Moi, j'ai adoré travailler avec lui, j'ai appris beaucoup. Et évidemment, il n'a jamais eu de comportement déplacé que ce soit verbal ou physique sur le plateau de tournage" a-t-il assuré. L'interprète de Cyrano a en effet participé au premier volet de "Maison de retraite", sorti en 2022 avec Kev Adams en tête d'affiche.
Or, comme l'a noté la journaliste Nassira El Moaddem sur X (Twitter), dans une enquête publiée par "Mediapart" en avril 2023, une auxiliaire de régie a dénoncé les comportements déplacés de Gérard Depardieu envers elle sur le tournage de "Maison de retraite", alors qu'elle était âgée de 25 ans. Celle-ci dit avoir été "coincée dans un couloir" par l'acteur, qui lui aurait répété des propos obscènes en lui parlant "des sexes qui avaient dû passer dans sa bouche", "la sensualité de ses petits seins" ou encore "son envie de se frotter à sa petite chatte humide". Malgré ses protestations, la star aurait alors passé le reste de la journée en la "reniflant et en grognant sur son passage."
Des mots qui font écho à ceux prononcés par Gérard Depardieu dans une séquence diffusée par "Complément d'enquête" tournée en Corée du Nord. Une séquence qui a choqué les téléspectateurs et qui est à l'origine de la surmédiatisation des affaires concernant l'acteur, mis en examen depuis 2020 pour viols. Depuis, une tribune signée par une cinquantaine d'artistes pour dénoncer le "lynchange" dont serait victime Gérard Depardieu, et demandant le respect de la présomption d'innocence, a quant à elle alimentée les débats autour d'une possible "omerta" du cinéma français sur les violences sexistes et sexuelles. Sur les réseaux sociaux, et alors que plusieurs signataires de cette tribune regrettent y avoir déposé leurs noms, cette réponse de Kev Adams, filmée par un spectateur, n'est donc pas passée inaperçue.
"Évidemment, je me plie totalement à la justice, il a été offensant, agressif. S'il a été irrespectueux de quelconques manière que ce soit, avec qui que ce soit, évidemment qu'il doit être puni pour ça, peu importe ce qu'il a fait ou ce qu'il a construit", a-t-il poursuivi. "Moi, je n'ai pas assisté à ça, je ne l'ai pas vu de mes yeux. Oui, j'ai beaucoup d'amour pour ce mec-là et je trouve que c'est un très très grand. Et j'espère que tout ira pour le mieux pour lui et si ce n'est pas le cas, c'est que la justice en aura décidé autrement parce que ce sera certainement justifié et mérité. Mais pour l'instant, je lui souhaite le meilleur."