Ce samedi 27 janvier 2024, Thomas Misrachi était l'invité de "C l'Hebdo " sur France 5 pour évoquer la sortie de son livre "Le dernier soir" dans lequel il fait le récit de la fin de vie de Jacqueline Jencquel. Militante du suicide assisté, elle a mis fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, alors qu'elle était en bonne santé. Le journaliste, qui a accompagné Jacqueline lors de son suicide assisté, une pratique interdite en France, s'est confié sans détour dans l'émission sur son choix de "programmer" sa mort à l'âge de 75 ans.
"Je ne veux pas des Ehpad (établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes, ndlr), des trous de mémoire, de la vieillesse et des gens qui me torchent, tout ça je n'en veux pas", a-t-il d'abord déclaré sur le plateau d'Aurélie Casse. "Moi, je veux vivre le plus dignement possible, le plus longtemps possible. Je sais que 75 ans, c'est tôt. J'espère que je serai en bonne santé à cet âge-là, mais je ne veux pas affronter ce qui vient après. C'est peut-être un manque de courage, c'est peut-être ce que vous voulez... mais mon plus gros problème, c'est ma petite fille, il faudra que je lui explique tout ça quand elle sera adulte, et quand je serai en mesure de parler avec elle de tout ça".
Ex-présentateur de BFMTV devenu grand reporter sur TF1, Thomas Misrachi est également membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. Pour avoir soutenu le choix de son amie Jacqueline, il risque la prison pour "non-assistance à personne en danger" et pour le délit potentiel de "promotion du suicide". "Cinq ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende", a-t-il précisé dans une interview accordée au "Monde" .
En 2018, Jacqueline Jencquel s'était confiée sur sa décision d'avoir recours au suicide assisté au micro du média en ligne "Konbini", dans une interview accordée à Hugo Clément. Si elle ne souffrait d'aucune maladie incurable, elle avait expliqué ne pas vouloir perdre en autonomie. "J'ai décidé de mettre fin à mes jours en janvier 2020", avait-elle alors annoncé. La militante, mère de trois enfants, a ensuite repoussé la date de son décès lors de la naissance de son petit-fils. Le 29 mars 2022, elle s'est finalement donné la mort chez elle, assistée par son amie et médecin Erika Preisig.
Plus récemment, en décembre 2023, Françoise Hardy , atteinte d'un cancer, a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron dans "La Tribune du dimanche" en faveur de la légalisation de l'euthanasie en France, exprimant sa volonté de "mettre fin aux souffrances" des personnes gravement malades. La ministre déléguée aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, avait alors assuré qu'un projet de loi sur la fin de vie sera examiné "en première lecture dans l'année 2024". "Il faudra une navette entre l'Assemblée nationale et le Sénat qui nécessite au moins dix-huit mois de discussions. Nous ne pouvons pas faire l'économie du débat sur un tel sujet", avait précisé la ministre.