Plan social à "L'Humanité". Le quotidien prévoit de supprimer 41 postes, soit plus du quart de ses effectifs via un plan de sauvegarde de l'emploi voté à l'unanimité par les organisations syndicales, a annoncé dimanche le Syndicat national des journalistes (SNJ). Comme le rappelle l'AFP, ce plan vise à réduire la masse salariale d'un journal placé en redressement judiciaire début février, après s'être déclaré en cessation de paiements en janvier.
"Après un mois et demi de négociations entre la direction, les administrateurs judiciaires et leurs représentants syndicaux, les salariés de 'L'Humanité' s'apprêtent à payer le prix fort pour participer à l'effort collectif et assurer l'avenir du journal fondé il y a 115 ans par Jean Jaurès : dans les prochaines semaines, 41 postes (sur un total de 157, hors pigistes) vont être supprimés, dont ceux de 28 journalistes et de 13 cadres ou employés", a précisé la section SNJ du quotidien dans un communiqué.
Fondé en 1904 par Jean Jaurès, "L'Humanité" a été des années 1920 jusqu'en 1994 l'"organe central" du Parti communiste français. Il a régulièrement fait face ces dernières années à des difficultés financières qui l'ont obligé à lancer plusieurs appels aux dons successifs. Le dernier en date remonte à janvier dernier et avait permis au journal de récolter 2,4 millions d'euros.
"L'Humanité" est aussi le quotidien le plus soutenu par l'Etat, proportionnellement au nombre d'exemplaires qu'il vend. En 2017, le journal a ainsi touché près de 4,19 millions d'euros au titre des aides à la presse, soit 0,462 euro par exemplaire, d'après les chiffres rendus publics par le ministère de la Culture.