Bruce Toussaint avait bien maîtrisé son antenne. Ce mardi, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a publié sa décision concernant une séquence jugée raciste diffusée sur BFMTV le 9 avril dernier. Au coeur du confinement, le présentateur du "Tonight Bruce Infos" était en édition spéciale après la venue du président de la République Emmanuel Macron à l'IHU de Marseille afin de rencontrer le professeur Didier Raoult. Lors de sa rencontre, le médecin aurait dévoilé une étude sur la chloroquine ayant des résultats spectaculaires.
Cette information avait été donnée par un journaliste des "Echos", Paul Molga. Ce dernier avait alors été invité en duplex dans l'émission du soir de BFMTV afin de répondre aux questions de Bruce Toussaint. Mais le correspondant du quotidien économique à Marseille avait débuté son intervention avec des propos jugés polémiques. "Le président a vu l'étude. Vous savez, à Marseille et à l'IHU, la moitié de la population est africaine. La moitié des soignants sont africains. Donc, la rumeur court vite", avait lâché Paul Molga.
Quelques minutes plus tard, Bruce Toussaint avait tenu à recadrer l'intervenant en direct : "Pardon, mais je n'ai pas compris le rapport entre le fait qu'il y ait des Africains dans le service et que l'information se répande. Ca s'apparente à un propos raciste. Ca, ça m'ennuie un petit peu". "Non, non, ce n'est pas ça. Personne n'a pu pénétrer l'IHU. Mais la rumeur est très forte dans cet établissement et elle va d'étage en étage. Moi qui étais à l'extérieur, j'ai appris ce qui s'y passait", s'est défendu maladroitement le journaliste. Des propos qui n'ont pas vraiment convaincu le présentateur BFMTV qui a coupé court à l'interview : "Aucun rapport avec le fait que ces personnes soient africaines... Ou pas... Ca me paraissait étrange...". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Bien que l'animateur de BFMTV ait recadré l'intervenant en duplex, plusieurs téléspectateurs ont saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel après la diffusion de cette séquence. Dans une décision publiée ce mardi, le CSA a constaté que "les propos tenus à l'antenne", "contestables et porteurs de stéréotypes à l'encontre des personnes d'origine africaine", "avaient fait l'objet d'une condamnation ferme par l'animateur", "traduisant la maîtrise par la chaîne de son antenne". "Par conséquent, le CSA n'a pas relevé de manquements de la chaîne à ses obligations. Il n'est donc pas intervenu auprès d'elle", a précisé le gendarme de l'audiovisuel.