Squeezie pourrait-il exporter ses formats en télévision ? Difficile à croire. Interviewé pour un portrait dans "Télérama", le youtubeur aux dix milliards de vues cumulées n'est pas tendre avec le petit écran. Depuis son passage il y a déjà quelques années dans "Salut les terriens" face à Thierry Ardisson, le créateur de contenu à l'origine du GP Explorer se fait rare sur les plateaux télé. Pourtant, celui qui répond au nom de Lucas Hauchard à la ville estime que sur Youtube, "ce que les gens cherchent, ce sont des formats qu'il y avait à la télé il y a dix ans, mais version 'new gen', plus honnête, sans public qui applaudit dès qu'il y a une blague".
Sans nécessité de s'inscrire sur une grille ni même dans une saison, les concepts nés sur Youtube échappent au risque de "catastrophe industrielle". Selon lui, les youtubeurs sont "en train de remplacer la télé qui est beaucoup trop frileuse". "Elle a été incapable de se réinventer, on en est à la millième saison de 'Koh-Lanta' ! Il y a un vrai souci de vision", souligne-t-il.
Les quelques passages du vidéaste aux 18 millions d'abonnés à la télévision semblent plaider à la faveur d'un véritable fossé. "Ils se sont pris en pleine face une révolution du divertissement et une révolution technologique", affirme Squeezie. Concernant Thierry Ardisson jugé condescendant à son égard lors de leur rencontre en novembre 2017, le youtubeur assure ne pas avoir gardé de rancoeur même s'il refuse désormais les interviews télévisées. "Qui suis-je pour dire qu'il ne fallait pas réagir comme ça ? Vu la tronche de ce qu'on faisait à l'époque, pourquoi pas, mais le mépris a été disproportionné. Maintenant on a plus de moyens, on fait des choses beaucoup plus produites, on a mûri artistiquement. C'est un langage qu'ils comprennent davantage. Ils mettent leur ego de côté et font l'effort de venir vers nous, je suis content. Le font-ils parce qu'ils ont compris ou parce qu'ils n'ont pas le choix ? J'en sais rien", tranche-t-il encore.
Est-ce suffisant pour lui donner envie de faire à son tour un pas vers la télévision ? Non, répond-il. "Je n'en ai pas du tout envie. Je déteste l'emballage télé bizarre, où on prend un peu les gens pour des imbéciles". Il salue en revanche les partenariats qu'il peut avoir avec les plateformes de vidéo à la demande telles que Netflix ou Amazon Prime Video. Après avoir été au casting de la première saison de "Celebrity Hunted" dans le catalogue du géant du commerce en ligne, il y sera bientôt de retour, à l'affiche de sa propre série-documentaire coproduite par 3e Oeil productions.
En décembre 2022, Thierry Ardisson était lui aussi revenu sur son interview de Squeezie sur le plateau de "C médiatique" sur France 5. "Il vient dans mon émission et je lui dit quand même, tu gagnes 500.000 balles par an en regardant des jeux. Je lui dit c'est formidable. Et il a cru que je me foutais de sa gueule. (...) Il y a toujours un peu d'ironie dans ce que je raconte mais si vous voulez, c'était un premier degré. Je lui dit : 'Ben écoute, tu as de la chance, moi si je pouvais gagner 500.000 balles en regardant des jeux vidéo je serais content'. Et il en déduit que j'étais un boomer, ce qui n'est pas faux", avait-il rembobiné.
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Le producteur avait ensuite donné son avis sur le format "Qui est l'imposteur ?", devenu récurrent sur la chaîne de Squeezie : "Il y a des jeunes qui font des trucs bien mais ça c'est un concept qui date vraiment des années 60. C'est Jacques Antoine, le grand Jacques Antoine".