Une analyse très critiquée. Alors que l'inflation continue de rendre les fins de mois plus difficiles, les Restos du coeur ont annoncé qu'ils allaient devoir refuser des bénéficiaires à partir de novembre. Les étudiants ne sont pas épargnés par les problèmes financiers et ont massivement recours à l'aide alimentaire de l'association fondée par Coluche en 1985. Pourtant, en voyant les images d'étudiants faisant la queue pour bénéficier d'une aide dans le XIe arrondissement de Paris, l'éditorialiste de la matinale de LCI, Pascal Perri a remis en cause la problématique. Alors que dans le reportage une étudiante estimait que "les gens sont dans le besoin de plus en plus" , l'éditorialiste a rebondi : "Je ne veux surtout pas qu'on donne l'image d'un pays dans lequel les gens finalement auraient faim et feraient la queue à la soupe populaire".
Le nouveau présentateur de la tranche info, Jean-Baptiste Boursier, a tout de même assuré que c'est ce que venaient de montrer les images diffusées sur la chaîne du groupe TF1. "Oui, c'est une facilité mais enfin, vous avez vu ces jeunes gens, ils ne sont pas non plus dans le dénuement le plus absolu", a ajouté le spécialiste des sujets économiques. L'ancien journaliste de BFMTV a, à nouveau tenté de nuancer le propos de son intervenant, présent chaque jour sur le plateau de la chaîne d'information du groupe TF1. Il a rapidement été interrompu par Pascal Perri. "Non mais attendez, si c'est pour faire du misérabilisme, ne comptez pas sur moi. En France, sur le plan statistique, la grande pauvreté recule. En France, c'est un pays qui socialise tout. C'est-à-dire qu'on peut considérer que les Restos du coeur c'est aussi une forme de socialisation. (...) Je suis désolé, les gens que j'ai vu dans la queue ne sont pas des gens qui sont indigents", a-t-il analysé, estimant pouvoir juger du niveau de pauvreté des individus sur base de leur apparence.
Il a ensuite précisé son propos : "Ce sont des gens probablement qui n'ont pas de revenu suffisant, c'est un coup de pouce à un moment dans la vie. Il y a des gens qui y ont recours. Parfait, et bien écoutez, c'est un système qui fonctionne plutôt bien. Ça substitue l'Etat mais la vocation de l'Etat n'est pas de donner à manger à tout le monde", a-t-il conclu.
En plateau, l'éditorialiste politique Soazig Quéméner a immédiatement réagi. "Alors moi je ne suis pas du tout d'accord avec Pascal, je pense que l'état pécuniaire des gens ne se mesure pas à leur apparence. Donc je me garderais bien de faire des pronostics sur l'état des finances des gens qui étaient dans la queue. En revanche ce qui est sûr c'est qu'on a tout reposé sur ces associations et ces associations sont en train de craquer", a-t-elle nuancé.
Reprise sur les réseaux sociaux, la séquence a massivement fait réagir les internautes. Sur X, le nouveau nom de Twitter, de nombreux utilisateurs se sont indignés des propos défendus par Pascal Perri. "Un pointe de honte non ? Du respect au moins ? Vous dites ça pour les stats, c'est ça ? C'est bien beau d'être en plateau h24. VENEZ SUR LE TERRAIN PASCAL PERRI, ON NE VOUS VOIT PAS. Y a que de la parlotte là", a notamment réagi le journaliste Babacar Sall, qui a fondé l'association "On remplit le frigo", qui vient en aide aux étudiants en distribuant de la nourriture et des produits d'hygiène.