L'éditorialiste du "Point" se plaint du journalisme d'aujourd'hui. Hier soir, dans "Les Terriens du dimanche" sur C8, Franz-Olivier Giesbert a réagi ardemment à une chronique de Gilles-William Goldnadel sur la déontologie de la presse. Dans celle-ci, l'avocat dézingue la presse, pointant du doigt des "journalistes procureurs", qui "enquêtent purement à charge". Invité de l'émission, Bernard de La Villardière a soulevé la question de la cadence imposée aux journalistes : "On vous condamne à être productif. Donc, l'investigation et l'enquête reculent."
"Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec toi sur la productivité", a coupé Franz-Olivier Giesbert, avant de raconter : "Moi, j'étais journaliste au 'Nouvel observateur' quand j'étais tout jeune - j'avais 21, 22 ans -, on travaillait 24 heures sur 24. Je suis resté 17 ans dans ce journal. C'était une liberté totale". Il s'est ensuite attaqué aux rédactions d'aujourd'hui : "Le truc qui ne va pas, c'est qu'il n'y a plus d'enquêtes. Et ce n'est pas parce qu'il n'y a plus d'argent."
La plume de l'hebdomadaire dirigé par Etienne Gernelle a poursuivi : "Aujourd'hui, pour se faire un nom, on est entré dans le journalisme de jugement et de morale". "Ca coûte beaucoup moins cher d'avoir une opinion que d'enquêter", a glissé le présentateur d'"Enquête exclusive" sur M6, avant que Franz-Olivier Giesbert ne reprenne : "Les gens lisent d'abord 'Le Monde', puis après tout le monde reprend. Le problème est le côté 'suivisme'. C'est une profession de plus en plus suiviste". "Ce qui est en train de manquer aujourd'hui, c'est le journalisme contradictoire dans lequel nous avons vécu. On voit toutes les parties, on échange et on fait parler", a-t-il ajouté, terminant : "C'est ça qui manque ! Tout est devenu idéologique". puremedias.com vous propose de visionner la séquence à partir de 6'19.
Ce n'est pas la première fois que "FOG" s'en prend aux médias. La semaine dernière, dans son édito au "Point", le journaliste avait critiqué vivement les médias pour leur traitement de l'affaire des écoutes de Laurent Wauquiez. Il avait jugé que la profession avait été "ridiculisée" et "abimée" après cette polémique et que la couverture médiatique de ses confrères n'avait que "renforcé" le patron des Républicains.