La mairie de Paris s'attaque à C8. Dans une lettre adressée au Conseil supérieur de l'audiovisuel, que "Le Parisien" a pu consulter, le premier adjoint de la capitale, Emmanuel Grégoire, a saisi le CSA concernant les interventions du chroniqueur Pierre Liscia dans "Les Terriens du dimanche", animé par Thierry Ardisson. Le socialiste réclame que les passages dans l'émission de l'élu parisien soient décomptés du temps de parole de l'opposition municipale. Il souhaite ainsi que le CSA interpelle la chaîne "pour que toute chronique de nature politique puisse recevoir la contradiction qui s'impose au nom du pluralisme".
Selon Emmanuel Grégoire, le chroniqueur présent dans l'émission depuis le 16 septembre dernier est tout sauf "neutre" dans ses interventions, pointant du doigt son reportage sur la "colline au crack" de la Porte de la Chapelle, à Paris. Le bras droit d'Anne Hidalgo dénonce ainsi les attaques "visant à accabler l'équipe municipale de tous les maux" que Pierre Liscia diffuse sur les réseaux sociaux ou en conseil d'arrondissement. "On ne veut pas imposer le silence à nos adversaires mais on souhaite simplement que les règles du pluralisme soient respectées. On demande à ce que Pierre Liscia, opposant assumé à Anne Hidalgo, soit considéré comme un militant politique", précise le proche de la maire, évoquant la décision de Raquel Garrido, également chroniqueuse de Thierry Ardisson, de quitter la France insoumise pour que son temps de parole à l'antenne ne soit plus décompté par le CSA. Avant son arrivée à la télévision, Pierre Liscia a quitté le parti Les Républicains, sous l'étiquette duquel il a été élu au conseil municipal du 18e arrondissement en 2014.
Interrogée par le quotidien, la production de l'émission de C8 juge "pathétique" et "malhonnête" la démarche de la ville de Paris. "Peut-être que le premier adjoint devrait commencer par regarder l'émission car, mis à part la première chronique, tous les autres sujets n'avaient rien à voir avec la Ville de Paris", souligne-t-elle. Pierre Liscia, de son côté, se défend : "Cette émission n'est pas une tribune anti-Hidalgo que j'utiliserais pour mettre en lumière ma qualité d'élu (...) C'est une attaque politique de la ville que je dois gêner après avoir réussi à faire émerger médiatiquement certains sujets". Du côté du CSA, le régulateur précise que "ce type de saisine sur le respect des temps de parole est toujours examiné attentivement même hors campagne électorale".