C'est le prochain doc événement de M6. Ce jeudi, la Six a organisé une visioconférence pour présenter à la presse son prochain documentaire "Braqueurs", produit par Potiche Production, société dirigée par Karine Le Marchand. Pour en parler, la présentatrice était aux côtés de la réalisatrice, Delphine Cinier, de deux anciens braqueurs qui ont participé au film Khaled Miloudi et David Desclos, Jean-François Mauggard, ancien chef de la Brigade de répression du banditisme, et Jonathan Curiel, directeur général adjoint des programmes du groupe M6.
"Depuis quelques mois, nous avons envie de développer de nouvelles écritures, avec des narrations et des visuels différents. Ce documentaire produit par Karine Le Marchand s'inscrit dans cette volonté", a déclaré Jonathan Curiel, avant de donner la parole à l'animatrice phare de M6 : "C'est dans l'ADN de Potiche Prod de donner la parole aux personnes qui ne l'ont pas, sans les juger. Pour la première fois, vous avez des anciens braqueurs qui parlent devant des caméras".
Dans ce film, la journaliste Delphine Cinier s'est entretenue pendant plus de deux ans avec des anciens braqueurs, qui témoignent de leur vie en cavale et en prison. "Le sujet était tellement énorme que je suis arrivée avec plaisir. Mais il a été difficile à faire. Il a fallu convaincre les gens de témoigner à visage découvert. Il ne s'agissait pas de faire l'apologie du braqueur mais de comprendre comment on en arrive là. En quoi consiste cette vie ? Et le prix à payer derrière ?", explique la réalisatrice. "On a sélectionné des braqueurs qui avaient des parts de rédemption. On a reçu certains qui n'avaient aucun recul sur leurs victimes. Nous ne les avons pas retenus", précise Karine Le Marchand, racontant que certains témoins "n'ont pas pu rester dans le film car ils sont retombés pour... braquage".
Par ailleurs, celle qui a conduit les entretiens avec ces anciens malfrats et des membres des forces de l'ordre assume l'aspect spectaculaire de son documentaire : "Quand un braqueur raconte sa vie, c'est toujours très cinématographique. Leur vie est souvent un film. Mais nous ne sommes pas dans la glorification, car ce ne sont pas des héros et leur quotidien est loin d'être facile". La production a obtenu le soutien de l'administration pénitentiaire, notamment pour pouvoir filmer en prison. "C'est assez rare. Nous avons eu une autorisation exceptionnelle pour filmer Khaled qui était encore incarcéré. On s'est téléphoné et écrit en secret. Khaled n'avait pas le droit de parler de certains faits pour lesquels il était incarcéré", a-t-elle poursuivi. Et de confier : "Ils m'ont fait peur la première fois que je les ai vus. J'ai dû dompter ma peur et surmonter mes préjugés. Ils ont une intuition forte. Ils ont une intelligence sociale assez pointue". "Braqueurs" débarquera prochainement sur l'antenne de M6 en seconde partie de soirée.