Le journal "Libération" à la recherche de liquidités. Dans une déclaration à l'AFP, Denis Olivennes, directeur général et co-gérant du quotidien de gauche, aux côtés de Dov Alfon, a expliqué être à la recherche de 15 millions d'euros pour couvrir les pertes du titre. Le retour à l'équilibre initialement prévu en 2023 est repoussé de trois ans selon le responsable, en raison de plusieurs difficultés telles que le ralentissement du marché publicitaire ou qu'un "niveau de départs en clause de cession plus élevé que prévu". Se sont ajoutés à cela la hausse de 10% des effectifs et un investissement dans une plateforme logicielle pour accroître le nombre d'abonnements.
En 2021, "Libération" a réalisé un chiffre d'affaires de 31,5 millions d'euros (+10%) et a réduit ses pertes d'exploitation, passées de 12,3 millions en 2020 à 7,9 millions un an plus tard.
Depuis deux ans, le quotidien co-fondé par Serge July est devenu un Fonds de dotation pour une presse indépendante après avoir quitté le giron du groupe Altice. Le groupe télécoms et médias s'était engagé à "doter substantiellement ce Fonds de dotation pour permettre à 'Libération' de rembourser l'intégralité de ses dettes mais aussi de lui donner, progressivement, les moyens nécessaires au financement de son exploitation future et ainsi garantir son indépendance à long terme".
Si Denis Olivennes n'exclut pas que le patron d'Altice Patrick Drahi remette la main au portefeuille, il rappelle à l'AFP que l'homme a "déjà mis 100 millions d'euros dans Libération depuis qu'il y est rentré". Autre piste, faire appel à un investisseur qui serait prêt à prêter de l'argent au fonds ou à y investir. "La seule chose qui est certaine, c'est que le fonds gardera le contrôle de 'Libération'", assure Denis Olivennes.