"Ça fait longtemps que l'on n'a pas été aussi excité de vous présenter un nouveau programme" lançait Jérôme Fouqueray, le directeur des programmes de W9, lors de la conférence de presse de "Love Island" il y a quelques semaines. "C'est un programme très important pour nous. Une étape importante dans le renouvellement de l'access de W9" lui emboitait le pas Pierre-Guillaume Ledan, son adjoint en charge des programmes de flux chez M6. Et pour cause, après les polémiques à répétition autour des influvoleurs et le comportement déplacé de certains candidats de télé-réalité, les audiences de ce type de programmes qui ont fait l'ADN de W9 ont pris du plomb dans l'aile. "Les Marseillais" ? En pause. "Les Princes de l'amour" ? Terminé. "Les Apprentis Aventuriers" et "Les Cinquante" ? Pas terrible... C'est dire si W9 joue gros avec "Love Island".
Pour tenter de renouveler le genre, la chaîne mise donc sur onze anonymes qui vont tenter de trouver l'amour à l'autre bout de la planète. Un thème toujours très fédérateur à la télévision. "Une madeleine de Proust même" ajoutait Thierry Lachkar, le président d'ITV Studios France. Mais le pari de s'appuyer sur des visages totalement inconnus est risqué. Depuis plusieurs années, le genre n'a fonctionné qu'autour des histoires d'amour et de chignons de personnalités emblématiques tels que Jessica Thivenin, Milla Jasmine ou Maeva Ghennam. Parier sur onze anonymes peut rapidement tourner au fiasco.
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Depuis 15 jours, TFX se mord les doigts avec son reboot de "La Villa des coeurs brisés". La petite chaîne du groupe TF1 a elle aussi dit "au revoir" à ses têtes d'affiches en pariant sur des anonymes. Résultat : un échec cuisant, à peine plus de 120.000 téléspectateurs et moins de 1% de part de marché chaque soir, selon Médiamétrie.
Autre exemple : "Cosmic Love". Lancée l'hiver dernier sur Amazon Prime Video, cette télé-réalité de l'amour (déjà produite par ITV Studios France, derrière "Love Island") qui s'appuyait sur une dizaine d'anonymes est passée totalement inaperçue... Un exemple vient - heureusement pour W9 - contredire toutes ces données : la "Star Academy".
À l'automne dernier, le retour de l'émission culte de TF1 a surpris tout le monde en réalisant des cartons d'audiences en "after school" (17h30) grâce à un très bon cast d'inconnus. W9 espère bien réitérer cet exploit. Ainsi, du côté de la chaîne et de la production, on le répète à tue-tête, quitte à en faire trop : "Love Island" s'appuiera sur un cast d'anonymes bienveillants, authentiques et - a priori - pas venus pour devenir des stars. "Ils ont tous un travail dans la vie et sont quasiment inexistants sur les réseaux sociaux", lâchait Pierre-Guillaume Ledan. Les "Marseillais" apprécieront...
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Outre ce cast renouvelé, la petite soeur du groupe M6 peut s'appuyer sur un format qui a déjà fait ses preuves à l'étranger. "'Love Island' est la première marque de dating au monde. L'émission est à l'antenne dans 26 pays" indiquait Thierry Lachkar. Il faut dire que ce dating nouvelle génération jouit d'une carte maîtresse que ses prédécesseurs n'avaient pas : l'instantanéité. Contrairement aux "Marseillais" ou "Apprentis Aventuriers", l'émission se déroule en temps réel devant les yeux du public. "Cette mécanique va nous éviter de revivre le fléau de nos programmes actuels : les spoilers (qui pullulent sur les réseaux sociaux), se réjouissait Pierre-Guillaume Ledan. La mécanique de 'Love Island' est addictive. Il y a une urgence à venir regarder chaque jour ce que les candidats ont vécu ces dernières 24 heures".
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Dernier point fort de la marque : l'interactivité. Dans "Love Island", le public est roi. Grâce à une application spécialement conçue pour l'émission, les téléspectateurs vont "pouvoir interagir sur l'évolution du programme en votant pour leur couple favori, faire entrer de nouveaux célibataires dans l'aventure, choisir leurs tenues, leurs épreuves, leurs 'dates' et revoir des extraits de l'émission" expliquait Frédéric de Vincelles, le directeur général des programmes en charge des plateformes et du sport chez M6. De quoi rendre accro la génération Z ? Réponse dans quelques semaines.