Ambiance délétère ce matin à Europe 1, après la publication par Médiamétrie du mauvais sondage radio pour la période novembre/décembre 2016. Sur la cinquième marche du podium, la station du groupe Lagardère est ex-aequo avec RMC, devancée par franceinfo, enregistrant une lourde perte : 523.000 auditeurs égarés sur un an.
Face à cette situation, les salariés se mobilisent et ont convoqué une assemblée générale, ce jeudi à 13 heures. Dans un tract titré "Mais où va Europe 1 ?" et reprenant les codes de la communication de la station, on peut lire : "30 changements de grille depuis 2010, 1 million d'auditeurs en moins depuis 2010, 1ere année dans le rouge pour Europe 1 en 2016 ? 1 direction, toujours la même". En photo, les trois dirigeants, Denis Olivennes, Fabien Namias et Richard Lenormand. "Il y a un ras-le-bol et une indignation généralisés", explique un journaliste à puremedias.com
La convocation de cette AG sur "l'état d'urgence" à Europe 1 a été accueillie par des applaudissements ce matin. Un salarié a lancé à Denis Olivennes : "90% des salariés de cette maison étaient là quand nous étions à 10% d'audience. Vous non". Traduction : il serait peut-être temps de passer la main.
L'actionnaire Arnaud Lagardère sera-t-il sensible à la colère de ses salariés ? En décembre dernier, il a remplacé à la direction de la station Fabien Namias par Richard Lenormand, qui était jusqu'à présent directeur général du pôle radio/TV de Lagardère Active. Cette équipe a pondu en trois semaines une nouvelle grille pour tenter d'enrayer la chute vertigineuse des audiences de la station. Le 2 janvier, face à la presse, Denis Olivennes avait promis de mettre "la gomme" et "les gaz". Mais plus personne n'y croit aujourd'hui. "L'AG promet d'être remplie, annonce un salarié. On se désolidarise de cette direction".