"Ce n'est pas une nouvelle grille", mais cela y ressemble un peu quand même. Ce matin, Europe 1 réunissait quelques journalistes pour présenter des "ajustements" de rentrée. En réalité, un chamboule-tout assez inédit en cours de saison, décidé à la hâte en raison des mauvaises audiences intermédiaires et confidentielles publiées par Médiamétrie en décembre. Certaines émissions sont resserrées et/ou déplacées ("Le grand direct des médias", "La cour des grands", "Europe 1 Social Club", "Hondelatte raconte"...), d'autres sont créées comme "Le débat des grandes voix", émission hebdomadaire qui devient quotidienne, "un warm up sociétal" présenté par Sonia Mabrouk avant le 18/20 de Nicolas Poincaré.
La grande nouveauté se niche le matin, entre 10h et 12h. "Allô Europe 1" d'Helena Morna veut donner la parole "au terrain", aux auditeurs qui, assure la patronne des programmes Nathalie André, font sauter ces derniers mois le répondeur de la station, avec 120 messages par jour. "Les auditeurs se sentent seuls. Il n'y a plus de médecins dans les campagnes, ils ont besoin de conseils", explique-t-elle. Avant ce nouveau rendez-vous, "Le grand direct des médias" de Thomas Joubert perd 30 minutes, la matinale de Thomas Sotto est ajustée à la marge.
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"Ce n'est pas un secret de dire que ce n'est pas une rentrée en fanfare", consent Denis Olivennes, président de Lagardère Active. Un euphémisme au vu des dernières audiences publiées en novembre, la pire rentrée historique de la station. Il promet donc de mettre "la gomme" et "les gaz" pour redresser la barre. Les départs de Morandini et de Ruquier seraient les grandes causes de la crise traversée par la station, deux "chocs (...) difficiles à digérer pour les équipes et les auditeurs", estime Richard Lenormand, nouveau patron de la station.
Avec cette grille "ajustée", Europe 1 veut remettre "du muscle" et de "la lisibilité". Elle s'offre aussi quelques calages horaires. Sublet, "ridiculeusement placée" face à Ruquier l'après-midi aura désormais droit à une concurrente plus clémente. "Elle n'arrivera jamais à le rattraper, on n'est pas dingue ! On a tout mis sur son dos alors qu'Hanouna a vidé la salle. Comment pouvait-on penser qu'elle allait remonter les audiences d'Europe 1 en trois mois ?", s'est agacée Nathalie André face aux critiques et aux rumeurs de départ de l'animatrice en fin d'année. La station lui a chaleureusement renouvelé sa confiance, au moins jusqu'à la fin de la saison...
"Hondelatte raconte", dont la qualité a été saluée par tous, bascule astucieusement l'après-midi. Nikos est décalé à 20h, Frédéric Taddeï enchaîne à 21h. Des changements, encore des changements, qui vont sans doute dérouter les fidèles de la station. "C'est long de fidéliser les auditeurs, j'espère qu'on ne changera pas tous les six mois", désire Nathalie André. Un souhait qui risque de se heurter au "pragmatisme" du nouveau DG. "On est prêt à faire de nouveaux ajustement si ceux-ci ne sont pas suffisants", prévient Lenormand. En attendant des jours meilleurs, Médiamétrie devient l'impitoyable directeur des programmes par intérim de la station. Les prochaines vagues d'audience, publiées en janvier et en avril, seront regardées de très près.