Beaucoup de musique et un peu de politique. Hier soir, France 2 , France Inter et France Bleu retransmettaient la trente-deuxième édition des "Victoires de la musique". Une cérémonie suivie par un peu plus de 2,2 millions de téléspectateurs et marquée par les sacres de Jain, Renaud ou encore Vianney. Au cours de la soirée, plusieurs artistes ont tenu à manifester leur soutien au jeune Théo, victime de violences policières dans une affaire très controversée.
En début de soirée, la chanteuse toulousaine Jain, qui a également été couronnée artiste féminine de l'année, s'est vue décerner la Victoire du clip de l'année pour son clip "Makeba". Au moment de monter sur scène, la jeune artiste de 25 ans décide de laisser la parole aux réalisateurs de ce dernier, le tandem Greg & Lio, puis à son producteur Olivier Bassuet.
C'est à ce moment là que celui-ci décide de délivrer un message de soutien fort au jeune Théo. Après avoir rendu hommage à Miriam Makeba, la chanteuse Sud-Africaine qui a inspiré le clip de Jain et qui a contribué à lutter contre l'apartheid, le producteur a estimé que la remise de cette Victoire avait une saveur très particulière en ces "moments troubles". "Je voulais dire à ma fille qu'on n'est pas des bamboulas, qu'on est tous des Théo" déclame-t-il, en réfère aux propos très douteux tenus par le représentant d'un syndicat de police sur le plateau de "C dans l'air" cette semaine, avant d'assurer vouloir "croire à la justice". Il rappelle ensuite que ce clip avait vocation à "créer des ponts entre les peuples", suscitant l'adhésion du public du Zénith de Paris.
Un peu plus tard dans la soirée, c'était au tour de la chanteuse Imany de prendre position de manière remarquée. Alors qu'elle interprétait une version revisitée de de son titre "Silver Lining (Clip Your Hands)", la chanteuse a interrompu sa chanson pour délivrer un vibrant plaidoyer pour la justice. "Être artiste est un privilège qui vient avec des responsabilités" a-t-elle débuté alors que ses choristes continuaient de chanter derrière elle.
"On se doit d'être les voix de ceux et celles qui n'en ont pas, a-t-elle ajouté avant de poursuivre l'anaphore, "On se doit de ne pas prendre la démocratie pour acquise, on se doit de demander des comptes à nos élites, on se doit de demander des comptes à la police, on se doit de demander la justice". Dressant la parallèle entre l'affaire Théo et ce qui est arrivé à Adama Traoré, un jeune homme décédé en juillet 2016 suite à son interpellation par les gendarmes, la chanteuse ajoute, donnant toujours plus de voix, "On se doit de demander la justice pour Théo, la justice pour Adama, la justice pour tous ceux dont on ne parlera pas, la justice pour vous et moi". puremedias.com vous propose de revoir ces deux séquences.