Ce jeudi sur France 5, Caroline Roux revenait dans "C dans l'air" sur l'affaire Théo, qui concerne quatre policiers accusés d'avoir blessé un jeune homme de 22 ans à coups de matraque à Aulnay-sous-Bois. Pour ce débat, la présentatrice avait convié Christophe Barbier, Luc Poignant, Evelyne Sire-Marin et Mathieu Zagrodski. Cette émission sur les limites et les conditions de travail des forces de l'ordre a été suivie par 1,48 million de téléspectateurs, soit 11,6% du public.
Au cours de ces échanges, la journaliste interroge Luc Poignant, représentant syndicat Force Ouvrière de la police, sur les relations entre les jeunes de banlieue et la police : "Il y a cette jeune fille qui disait, on se fait contrôler, on se fait traiter de bamboula, on se fait cracher dessus. Peut-être qu'elle affabule. Mais il y a aussi cette version qui en fait qu'on en arrive à des extrêmes". "La version, j'ai la même. Je veux rester poli. Parce que les mots, bamboula. D'accord, ça ne doit pas se dire. Ça reste encore à peu près convenable", explique le porte-parole du syndicat.
"Non ! Non, dans les deux sens, ce n'est pas convenable !", le recadre immédiatement Caroline Roux, avant que son invité se justifie : "Enculé de flic, ce n'est pas convenable non plus. Non, mais c'est la conversation qu'il y a entre les deux. C'est ça le problème". puremedias.com vous propose de revoir la séquence diffusée hier soir sur France 5 dans "C dans l'air".
Contacté par francetvinfo.fr, Luc Poignant avoue "comprendre l'emballement" provoqué par son dérapage et explique que "le mot 'convenable' a été mal choisi de (sa) part, il ne correspond ni à ce qu'(il est), ni à l'esprit de (son) propos". "Je tentais de démontrer que pour renouer les liens dans ce contexte tendu, il fallait du respect provenant des deux côtés. Mais si quelqu'un a pu se sentir blessé, je lui présente mes excuses les plus plates : ce n'était pas mon but", s'excuse-t-il.
Alors que SOS Racisme a diffusé dans les heures qui ont suivi un communiqué dans lequel l'association affirme qu'elle "s'assurera que le syndicat Unité SGP Police prenne ses responsabilités de sanction immédiate", Yves Lefebvre, le secrétaire général du syndicat FO, a précisé qu'aucune sanction ne sera prise à l'encontre de Luc Poignant. "Il a eu un mot malheureux, mais je sais qu'il n'est pas raciste. Je vais mettre ses propos sur un coup de fatigue", a-t-il commenté sur franceinfo.