C'est un débat qui n'en finit pas d'enflammer les sphères médiatiques. Ce mercredi 21 février, en ouverture de son émission "Midi News" sur CNews, Sonia Mabrouk s'est adressée directement à Thomas Legrand, éditorialiste de "Libération". Invité au micro de Léa Salamé dans la matinale de France Inter la veille, Thomas Legrand débattait avec Étienne Gernelle, directeur de l'hebdomadaire conservateur "Le Point", autour de la décision du Conseil d'État, qui a demandé la semaine dernière à l'Arcom de renforcer son contrôle sur la chaîne du groupe de Vincent Bolloré. Une décision qui fait suite à un recours de l'ONG Reporters sans frontières, accusant la chaîne en continu de manquer de "pluralisme" et "d'indépendance de l'information".
"Depuis l'avis sur Conseil d'Etat mardi 13 février, tous les médias de la sphère Bolloré volent au secours de CNews, occultant le fait que la philosophie 'informationelle' de la chaîne repose sur l'absence de journalisme" avait écrit Thomas Legrand lundi 19 février dans son édito pour "Libération" . "Aujourd'hui, Sonia Mabrouk, elle vous entendrait, ou Laurence Ferrari, elles diraient 'donc moi je ne suis pas une vraie journaliste aux yeux de Thomas Legrand" lui demande alors Léa Salamé sur le plateau de France Inter.
"Sonia Mabrouk passe son temps à recevoir des confrères de la Bollosphère, qui n'ont pas fait de reportages. Elle passe son temps à interviewer Éric Raoult, Onfray..." répond-t-il. "Pour le coup, elle reçoit toute la classe politique" défend Léa Salamé, qui rappelle que sa consoeur, connue pour ses positionnements conservateurs et réactionnaires, est "intervieweuse le matin de politiques" sur Europe 1. En 2021 déjà, un portrait de Libération qui lui était consacré la qualifiait de d'"égérie de la droitosphère".
Une séquence partagée par Sonia Mabrouk elle-même sur son antenne, avant de donner son droit de réponse. "Monsieur Thomas Legrand, vous mettez en cause CNews et vous me mettez en cause nommément. Affirmant à tort que je reçois certaines personnalités dont le professeur Raoult. Il se trouve que je ne l'ai jamais reçu, mais vous n'êtes pas à un mensonge près, a-t-elle déclaré. Quand bien même l'aurais-je invité comme tant d'autres de confrères et consoeurs dans différentes chaînes et sur différentes ondes et bien je ne m'en excuserais pas et certainement pas auprès de vous. Mais vous allez plus loin parce que vous mettez en doute mon statut de journaliste" poursuit-elle.
"Mais qui êtes-vous pour le faire ainsi ? Qui êtes-vous pour parler ainsi et du haut de quel magistère vous vous exprimez ? Avez-vous été nommé arbitre des éloquences de notre métier qui est ma passion depuis 20 ans ? Mon numéro de carte de presse est le 107.434, oui, je dois le donner aujourd'hui, mais il semble qu'à vos yeux, ce soit plutôt un matricule, puisque votre seul but est de m'enfermer, de nous enfermer dans un cadre qui dépasse, semble-t-il, très largement vos compétences, vos capacités et vos facultés" a-t-elle encore ajouté, avant de citer ses différentes expériences au fil des ans.
"J'ai surtout été bercée, biberonnée par les plus grands journalistes qu'ont été Jean Lacouture, Jean Daniel et qui ont été d'une immense humilité et finalement c'est le trait des plus grands, de ne pas juger les autres" continue Sonia Mabrouk, avant de conclure : "Si un jour vous êtes menacé, dénoncé pour vos propos ou harcelé, sachez que vous me trouverez de votre côté parce que c'est ça l'immense différence, abîme et fossé entre nous, c'est que moi je vous défendrais. Non pas parce que vous êtes journaliste, mais parce que c'est juste".