Comment le journal "Rivarol", classé à l'extrême droite, a-t-il pu être l'un des éléments du décor d'un tableau de la "Star Academy" ? C'est la question à laquelle Endemol France, société de production du télé-crochet de TF1, tente de répondre depuis que plusieurs figurants sont apparus, le dernier numéro du journal en date entre les mains, dans une chorégraphie accompagnant la prestation de Julien, finaliste de l'émission, et Patrick Fiori.
"Sa Une défend le négationniste Vincent Raynouard qui vient d'être extradé vers la France pour être jugé", a déploré sur X, après la diffusion de la séquence, Tristan Mendès-France, maître de conférences et expert des mondes numériques et du complotisme. Au lendemain de la finale remportée par Pierre, ce samedi 3 février 2024, la production a présenté ses "excuses aux téléspectateurs, aux artistes et aux élèves" dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux.
"Nous regrettons et condamnons qu'un journal de propagande, en totale opposition avec les valeurs de la 'Star Academy', soit apparu dans un tableau hier soir lors de la finale", a écrit, ce dimanche 4 février 2024, la société présidée par Jean-Louis Blot. "'Star Academy' est une grande émission familiale qui réunit tous les publics autour de valeurs de divertissement, de bienveillance et de cohésion", ajoute-t-elle.
Plus qu'un "journal de propagande", "Rivarol" a relayé dans ses colonnes des thèses négationnistes. En décembre 2021, Jérôme Bourbon, son directeur condamné une quinzaine de fois par la justice, a ainsi été reconnu coupable de "contestation de crime contre l'humanité" et "provocation à la haine envers les juifs". Il avait affirmé, entre autres choses, que Pétain avait sauvé des juifs.
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"Nous sommes en train d'enquêter pour comprendre comment celui-ci a été mis au cours de l'émission", précise Endemol France. Précisons que "Rivarol" s'est vu retirer en 2022 son agrément par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), ce qui le prive des avantages fiscaux et des tarifs postaux réduits dont bénéficient les journaux.
L'hebdomadaire n'est pas non plus, compte tenu de son passé judiciaire, exposé dans tous les kiosques à journaux. Se le procurer occasionne donc la plupart du temps une démarche. "Les sanctions nécessaires seront prises en conséquence", conclut la société de production.