TF1 tourne la page Téléshopping. Dans un communiqué envoyé hier soir, le groupe dirigé par Gilles Pélisson annonce être entré en négociations exclusives avec Jérôme Dillard, qui a dirigé par le passé les activités de télé-achat de TF1 et M6, en vue de lui céder son activité opérationnelle de télé-achat. L'émission de télévision - troisième marque la plus ancienne de TF1 après "Automoto" et "Téléfoot" -, co-animée par Marie-Ange Nardi et Alexandre Devoise et lancée par Pierre Bellemarre en 1987, n'est en revanche pas menacée. Le groupe TF1 précise en effet qu'il s'engage à poursuivre la diffusion du télé-achat sur ses antennes pour les cinq prochaines années.
En récupérant l'activité opérationnelle du télé-achat, Jérôme Dillard reprendra également les équipes, qui travaillaient jusqu'à présent en interne à TF1. C'est donc désormais lui qui chapeautera la recherche de nouveaux produits, leur commercialisation, leur stockage mais aussi la production des programmes de télé-achat ("Téléshopping" sur TF1 et "Euroshopping" sur TMC et TFX). Autant d'activités dont la Une avait la charge jusqu'à présent. C'est donc une page qui se tourne du côté de la tour TF1 puisque "Téléshopping" a été la toute première filiale de TF1, inaugurant la politique active de diversifications du groupe.
Trente-deux ans après son lancement, le télé-achat n'est plus la pierre angulaire des diversifications du groupe TF1, qui entend aujourd'hui se développer en priorité dans la production, via sa filiale Newen, et dans le digital où il a notamment multiplié les grosses acquisitions (MinuteBuzz, Auféminin, Doctissimo, entrée au capital de Studio71). L'activité de télé-achat n'est d'ailleurs plus très profitable pour la Une. En 2017, selon le rapport annuel du groupe TF1 cité par nos confrères des "Echos", le chiffre d'affaires de "Téléshopping", pénalisé par une baisse de l'activité commerciale, s'établissait à 68 millions d'euros, en recul sur un an, et affichait une perte de 1,8 million d'euros.