À peine nommé PDG du groupe TF1, Rodolphe Belmer a déjà passé l'épreuve du feu. Le nouveau dirigeant du groupe s'est présenté, ce mercredi 15 février, devant les membres de l'Arcom. Il a sollicité le renouvellement de sa fréquence de la TNT dont l'autorisation d'usage s'arrête en mai prochain.
Contrairement à Nicolas de Tavernost qui passera après lui, pour le patron de la Une, les risques étaient minimes. Si Xavier Niel et son projet "SIX" viennent jouer les trouble-fêtes, il ne tire pas dans les pattes de la première chaîne privée. Il a donc eu loisir d'expliquer son projet qui ressemble de près, à un bilan de la chaîne privée. "Cette candidature est un moment majeur pour la vie de notre maison depuis 1987 notre groupe assume avec force et passion la responsabilité de faire vivre la première chaîne audiovisuelle de France auxquelles les français sont profondément attachés" a-t-il lancé en préambule.
Comme il l'a déjà expliqué lors des résultats de l'entreprise présentés mardi, Rodolphe Belmer veut mettre MYTF1 au coeur de sa stratégie. Une manière d'accompagner les "usages du public", sans pour autant se détourner de la diffusion hertzienne : "TF1 c'est la Une et la Une c'est TF1 (...) La diffusion hertzienne, gratuite, sur l'ensemble du territoire métropolitain est nécessaire à TF1", a-t-il rappelé aux membres du collège. Avec, comme argument massue, un bilan polissé et des investissements conséquents dans la production assurés par des engagements avec le secteur. "La seule chaîne TF1 investira plus de 700 millions d'euros par an dans tous les genres de programme" a-t-il indiqué.
Ce qui ressemblait à une promenade de santé pour TF1 s'est tout de même heurté à deux interrogations tenaces de l'Arcom. Le collège aimerait bien que le groupe en fasse davantage pour les jeunes, un segment sur lequel Xavier Niel appuyait quelques minutes plus tôt. Benoit Loutrel a d'ailleurs déjoué un point de communication : "la part d'audience est bonne, mais l'audience (des jeunes) est moins bonne", a lancé le conseiller.
Pourtant, TF1 assure tout mettre en place pour récupérer cette part de marché. Ils rappellent notamment le changement de leur grille en access prime time, où ils ont remplacé leurs jeux pour y mettre des feuilletons, "Ici tout commence" et "Demain nous appartient". Dans le même dessein, ils font attention à varier les "genres des programmes" diffusés en prime time, comme l'a expliqué Ara Aprikian, le directeur général adjoint en charge des contenus. "L'ambition de la grille de TF1 est de proposer un nombre d'inédits le plus important possible. En 2022, 70 % des contenus entre 6h et minuit sont inédits" a-t-il indiqué avant d'ajouter : "À l'avenir, on aura plus de contenus de divertissements, de cinéma et peut-être de fictions françaises pour remplacer les fictions américaines".
Malgré ces petits reproches sur la jeunesse, au terme de cette audition, les doutes sur l'hypothétique non-renouvellement de la fréquence sont quasi-nuls. Rodolphe Belmer a d'ailleurs quitté la salle avec le sourire.