"On m'avait prévenu au début de la diffusion : ne jamais ouvrir Twitter", se remémore Louise Bourrat, la grande gagnante de "Top chef" 2022. Comme plusieurs participantes du jeu culinaire de M6, la cheffe a vécu un moment difficile durant la parution des épisodes. Un problème sur lequel s'est penché le média "Konbini", prenant spécifiquement le pouls du harcèlement subie par les femmes en ligne.
Qu'elles gagnent ou qu'elles perdent, qu'elles soient flamboyante ou discrètes, les candidates ont toutes - à un certain degré - essuyé les tirs d'anonymes du net. "On disait que j'étais trop excitée, que je souriais trop pour une personne normale. Les gens trouvaient ça bizarre et je me suis alors demandé : 'les gens n'aiment-ils donc pas voir les autres gens rire ?'", s'est par exemple interrogée Justine Piluso, participante de la saison 2020. Alors qu'elles s'attendaient à des commentaires sur leur cuisine, c'est finalement leurs looks et leurs personnalités qui ont été scrutées. "J'attendais des commentaires sur ma cuisine, pas sur la manière dont je souris", raconte Justine à nos confrères.
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Quel est le rôle de la production et de la chaîne dans tout ça ? Ils offrent tout de même une fenêtre à deux millions de téléspectateurs. Pourtant, selon Romuald Graveleau, directeur de programmes à Studio 89, tout est fait pour l'éviter. Un suivi est offert aux candidates (et aux candidats), un psychologue est mis à disposition. "Le problème ne vient pas tant de la manière dont sont montrés les candidats que du comportement de certains internautes", juge Romuald Graveleau.
"'Top chef est une émission bienveillante, on essaie de mettre en valeur ce qu'ils sont, leur cuisine et leurs succès. Mais le souci avec la médiatisation, c'est que certains vont te trouver génial et d'autres moins génial – et ce sont eux qui sont le plus visibles. Ce qu'on explique aux candidats, c'est que l'on ne peut pas maîtriser en amont ce que les gens vont penser d'eux", assure-t-il.
L'analyse des candidates ? Une difficulté du public à accepter de voir des femmes exceller. Elles estiment qu'il faut tout un travail pour adapter les mentalités. Un processus qui prendre naturellement du temps. En attendant, Louis Bourrat préconise tout simplement la bienveillance : "Il n'y a rien de plus facile que de faire du mal, par contre, faire le bien... Je rabâche : l'indulgence, c'est l'essentiel".