Une ode à la liberté d'expression. Richard Malka, avocat de "Charlie Hebdo" et de la jeune Mila, cyberharcelée après avoir critiqué l'Islam sur les réseaux sociaux, a apporté son soutien à Ophélie Meunier, samedi 29 janvier dans "Le Point". Menacée, la présentatrice de M6 a été placée sous protection policière après la diffusion, dimanche 23 janvier, d'une enquête de "Zone interdite" consacrée à l'Islam radical. Il en est de même pour le jeune Roubaisien et témoin de l'émission, Amine Elbahi.
Ce juriste avait alerté la préfecture du Nord en octobre 2020 sur les actions menées par "Ambitions et initiatives pour la réussite" (AAIR), une association roubaisienne qu'il suspectait de dispenser des "cours coraniques" sous couvert de soutien scolaire, en bénéficiant de subventions publiques, notamment municipales.
Lui-même sous protection policière, l'avocat a salué dans les colonnes de l'hebdomadaire "le courage" des auteurs de l'enquête, de la production et de M6. Avant d'exhorter "toutes les chaînes" à diffuser cette enquête en signe de "solidarité". "La bonne réponse de la profession serait qu'en solidarité avec cette présentatrice, et afin de ne pas la laisser seule face aux menaces dont elle est la cible, toutes les chaînes diffusent ce reportage. Comme tous les journaux auraient dû, en 2007, reprendre et publier dans leurs colonnes les caricatures de 'Charlie Hebdo'", a encouragé Richard Malka.
L'avocat craint que "sinon, le règne de la terreur s'étendra et on ne montrera plus cette réalité". "Sans soutien, quel animateur, quelle chaîne acceptera, demain, de revenir sur ces sujets ? Quel témoin courageux osera parler à visage découvert, comme l'a fait M. Elbahi dans ce reportage ?", s'est interrogé l'auteur du livre "Le droit d'emmerder Dieu" (Grasset). Et d'ajouter : "En l'absence de réaction, il n'y aura plus aucun reportage ni enquête sur l'islam et, en particulier, l'islam radical. On se dira que c'est trop de problèmes – on se le dit déjà, d'ailleurs... Et le 'pas-de-vaguisme' l'emportera définitivement. Ne rien faire, c'est accepter de ne plus être informé, c'est laisser prospérer la radicalité".