Abdellatif Kechiche n'a visiblement pas l'intention de passer l'éponge. Après la sortie de sa Palme d'or "La vie d'Adèle", le 9 octobre dernier, le réalisateur a choisi de publier une très longue tribune sur Rue 89 dans laquelle il règle ses comptes avec tous ceux qui ont pu le critiquer ces derniers mois.
Le réalisateur décoche notamment de nouvelles flèches en direction de Léa Seydoux, l'une des deux actrices principales de "La vie d'Adèle". Rappelons que lors d'une tournée de promotion du film aux Etats-Unis cet été, l'actrice avait ouvertement critiqué devant la presse les méthodes de travail d'Abdellatif Kechiche, évoquant un tournage "horrible". Ces accusations avaient profondément blessé le réalisateur qui avait, à son tour, multiplié les atttaques contre son ancienne héroïne. "Si Léa n'était pas née dans le coton (elle est la petite-fille de Jérome Seydoux, le PDG de Pathé, ndlr), elle n'aurait jamais dit cela" avait-il par exemple déclaré le 5 septembre dernier. Quelques jours plus tard, il en avait remis une couche dans une longue interview à Télérama accusant notamment Léa Seydoux de "cracher dans la soupe".
Un mois plus tard, sa colère est toujours aussi vive. Dans sa tribune, Abdellatif Kechiche charge une nouvelle fois la comédienne. Evoquant les "insinuations infamantes et malsaines de mademoiselle Seydoux", il l'accuse notamment d'avoir "orchestré" une polémique "ignoble" et "détestable" à son profit. Le réalisateur de "La Graine et le mulet" en profite également pour annoncer que l'affaire sera tranchée par la justice. "Elle a des obligations dont elle devra rendre compte et j'y reviendrai, moi. Il lui appartiendra de s'en expliquer devant la justice, car elle est aussi une personne majeure et comptable de ses actes", ecrit-il.
Léa Seydoux n'est pas l'unique cible du réalisateur. Abdellatif Kechiche s'en prend également à plusieurs reprises à Aureliano Tonet, chef du service culture au journal "Le Monde". Il l'accuse notamment d'avoir relayé, sans vérifier, dans les colonnes de son journal, plusieurs critiques émises contre ses méthodes de travail. Abdellatif Kechiche laisse entendre dans son texte que ce contentieux se réglera une nouvelle fois devant les tribunaux. "Le rôle d'un journaliste de presse écrite est-il de compatir aveuglément à la 'souffrance' exprimée ? Est-il de manipuler l'opinion ? N'est-il pas de vérifier 'l'information' ?" interroge ainsi un Kechiche accusateur. "A la justice de faire son travail (...). A Aureliano Tonet de s'expliquer sur sa conception cynique et personnelle de son métier de journaliste" lâche-t-il.