
À chaque jour sa décision de justice pour C8 et Cyril Hanouna. Après la confirmation par le Conseil d'État de l'exclusion de la TNT des chaînes C8 et NRJ 12 annoncée mercredi 19 février, c'est le tribunal correctionnel de Paris qui a rendu sa décision ce jeudi 20 février dans l'affaire des insultes proférées par Cyril Hanouna à l'encontre de Louis Boyard dans l'émission "Touche pas à mon poste" en 2022. Il a condamné l'animateur et producteur à 4.000 euros d'amende. L'animateur de télévision, qui encourait une amende de 12.000 euros, avait été jugé en son absence le 17 décembre pour injures envers un député, tout comme Franck Appietto, directeur général de C8.
Les faits remontaient au 10 novembre 2022. Ancien chroniqueur de "TPMP" au cours de l'année 2021, Louis Boyard avait été invité comme député dans un numéro consacré à l'accueil du bateau de sauvetage de migrants Ocean Viking. L'élu de la France insoumise avait alors déclenché la colère de Cyril Hanouna en évoquant les "cinq personnes les plus riches" de France qui, selon lui, "appauvrissent l'Afrique", citant le milliardaire Vincent Bolloré, actionnaire de sociétés en Afrique et propriétaire du groupe Canal+. "Espèce d'abruti", "T'es un abruti", "Tocard, va", "Bouffon, va", "Toi, t'es une merde": cinq déclarations de l'animateur dans la rubrique "Le quart d'heure sans filtre" de l'émission étaient pointées du doigt par Louis Boyard.

À la barre lors du procès mi-décembre, le député du Val-de-Marne avait estimé qu'il y avait eu de la part de l'animateur "une volonté de censure". "J'ai senti de la haine" sur le plateau, avait-il ajouté. Il avait déposé plainte avec constitution de partie civile le 23 novembre 2022 contre l'animateur de C8. À l'audience, l'avocat de Cyril Hanouna, Me Stéphane Hasbanian, avait évoqué de son côté un "nouveau coup d'éclat" de l'homme politique, demandant la relaxe de l'animateur qui avait "uniquement répondu aux invectives de monsieur Boyard".
Cette séquence avait valu une lourde amende à la chaîne : en février 2023, l'Arcom avait sanctionné C8 d'une amende record de 3,5 millions d'euros, estimant que ces propos portaient "atteinte aux droits de l'invité, au respect de son honneur et de sa réputation", ajoutant que cette séquence traduisait "une méconnaissance par l'éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne". L'amende avait été par la suite confirmée par le Conseil d'État en juillet 2024.