Hugo Clément a-t-il cédé à la facilité ? C'est ce que pense la journaliste indépendante Audrey Lebel. Cette dernière a pris à partie ce mercredi sur Twitter le journaliste de "Konbini News" pour lui reprocher de s'être fortement inspiré de son reportage paru dans le magazine "Society" il y a quelques semaines, pour en faire un sujet à son tour, en allant à la rencontre des mêmes protagonistes. "Troublant, tu en conviendras", a ironisé la journaliste à l'adresse de son confrère. Pour son article intitulé "Le veilleur des migrants", Audrey Lebel était partie en Tunisie à la rencontre de Chamseddine Marzoug, ancien pêcheur reconverti en croque mort face à l'afflux de migrants qui meurent sur les plages du pays.
Hugo Clément a répondu dans un tweet : "Mais bien sûr Audrey, je t'ai plagié, comme tu as plagié 'Jeune Afrique' (article de juin), qui ont eux-mêmes plagié Arte (vidéo de 2017)... C'est bien connu, quand un média traite un sujet, tous les autres médias n'ont pas le droit de le traiter aussi". Dans un autre tweet, la journaliste a nié l'avoir accusé de plagiat, tout en lui proposant ses services de fixeuse pour l'aider à rencontrer des témoins sur place et accessoirement pour l'aider à payer son loyer. "Aucune discussion possible avec cette mauvaise foi. Ne me fais pas payer le fait d'être aigrie. Bonne journée", a coupé court l'ancien pilier de "Quotidien".
Il y a quelques jours, Hugo Clément avait déjà été pointé du doigt après que des internautes ont constaté des similitudes troublantes entre un de ses reportages sur "Konbini News" et un documentaire antérieur diffusé sur Arte autour de la thématique de l'avortement. Plusieurs intervenants interrogés par la chaîne franco-allemande l'avait ainsi été de nouveau par le journaliste pour les besoins de son reportage.
Interrogé par nos confrères de "Télé Loisirs", le journaliste a reconnu avoir découvert le fameux "veilleur de migrants" par l'intermédiaire de "Jeune Afrique" et de "Society", mais ne voit pas où est le problème. Il estime même apporter une plus-value en ciblant un public différent.
"Nous avons décidé d'aller le rencontrer nous-mêmes pour raconter son histoire aux gens qui nous suivent, et qui sont bien plus jeunes que le public de la presse écrite. Oui, il arrive que des médias traitent des sujets déjà traités par d'autres médias. Plusieurs confrères et consoeurs ont déjà couvert des sujets traités par 'Konbini News' dans un premier temps. Où est le problème ? L'important est l'écho donné aux gens qui méritent d'être dans la lumière. Plus on parle des belles causes, mieux c'est !", argue-t-il. Hugo Clément souligne enfin la démarche humanitaire de son média en ligne, comme en témoigne l'appel aux dons, organisé en faveur d'"Action contre la faim", qui a suivi un sujet sur la famine au Congo. Une initiative appelée à se renouveler à l'avenir.