La polémique autour du film "La Vie d'Adèle" ne passera pas par Adèle Exarchopoulos. La révélation du film refuse de trancher dans la guerre ouverte qui oppose sa partenaire Léa Seydoux au réalisateur Abdellatif Kechiche.
La jeune comédienne, qui fait cette semaine la Une des Inrocks, revient longuement sur le tournage de ce film, qui a décroché la Palme d'or lors du dernier festival de Cannes. "La dureté du tournage et la beauté du film vont ensemble ! (...) C'est vrai qu'il m'est arrivé parfois d'en vouloir à Abdel, mais c'était pour le film et je suis sûre que lui-même le comprend. Mais bon, faut arrêter, ce n'était pas non plus la torture", explique Adèle Exarchopoulos dans le magazine culturel. La comédienne estime même que les scènes de sexe, mises en boîte au tout début du tournage, lui ont permis de se "décoincer" et d'installer immédiatement de la complicité avec Léa Seydoux.
Pourtant, début septembre, lors de la promotion du film aux Etats-Unis, les deux actrices avaient dénoncé les "horribles" conditions de tournage, ajoutant l'une et l'autre ne pas vouloir retravailler avec le cinéaste franco-tunisien, qu'elles qualifiaient de "génie torturé". "Tout le monde s'est excité sur nos propos, sauf que j'ai lu des trucs que je n'avais jamais dits ou des interprétations malveillantes de mes propos, tempère aujourd'hui Adèle Exarchopoulos. Par exemple, quand je dis qu'Abdel nous manipulait, ce n'était pas du tout péjoratif dans mon esprit. Si les gens voyaient l'intégralité de ce fameux entretien, ils seraient morts de rire. On a aussi dit qu'Abdel était un génie."
Au cas ou le message de dédramatisation ne serait pas bien passé, Adèle Exarchopoulos rajoute : "Mais faut arrêter, Abdel ne nous a ni frappées ni torturées, il nous a juste demandé de tout donner. (...) Je ne me plains pas. Des gens triment tous les jours, moi, je fais un métier où j'apprends énormément. Abdel m'a tirée vers le haut... Tout le reste, c'est des conneries. Abdel et Léa, je les aimerai toujours, je ne les oublierai jamais."
Interrogé cette semaine dans Télérama, le réalisateur n'a pas caché avoir été profondément blessé par la sortie de ses deux comédiennes. "Ces déclarations, c'est pire que de cracher dans la soupe, c'est un manque de respect pour un métier que je considère comme sacré" a-t-il expliqué, très amer. Il s'en est pris ensuite plus directement à Léa Seydoux. "Léa Seydoux vole la vedette au film, ainsi qu'à Adèle Exarchopoulos. Si elle a vraiment vécu ce qu'elle raconte, pourquoi être venue à Cannes pleurer, remercier, monter les marches, passer des journées à essayer robes et bijoux ? Quel métier fait-elle, actrice ou artiste de gala ?" a lâché le réalisateur. Plus loin, il estimait que le film avait été sali par l'actrice et redoutait que le public ne rejette le film : "Moi, je n'irais pas voir le film du cinéaste sadique et tyrannique dont on fait le portrait aujourd'hui ! C'est comme si on se rendait à un mariage en sachant qu'en vérité, les mariés se détestent."