C'est un changement de ton radical. Jean-François Copé semble beaucoup moins vent debout contre la presse qu'il ne l'était en mars dernier. A cette époque, Le Point avait publié une enquête l'accusant en tant que président de l'UMP de favoritisme envers la société de conseil Bygmalion fondée par deux de ses anciens collaborateurs, Bastien Millot et Guy Alves. Titré "L'affaire Copé", le dossier de l'hebdomadaire affirmait que Jean-François Copé aurait fait preuve d'une grande générosité envers l'agence de communication qui aurait surfacturé certaines prestations.
Jean-François Copé avait alors contre-attaqué avec force. Il avait accusé le patron du "Point" d'alors, Franz-Olivier Giesbert, de vouloir "le détruire" et avait fini par porter plainte pour diffamation contre l'hebdomadaire. Le président de l'UMP avait surtout organisé une grande conférence de presse au cours de laquelle il s'en était violemment pris aux médias. Il avait ainsi dénoncé une "campagne de presse particulièrement agressive et haineuse", "des attaques incessantes qui ont quitté le champ de la politique pour se nourrir des armes des lâches, la rumeur, les insinuations et la manipulation". Le patron de l'UMP avait aussi fustigé "l'emballement déraisonné des médias", "sans respect de la moindre règle déontologique" et n'avait pas hésité à parler d'une "chasse à l'homme" le visant. Et Jean-François Copé de lâcher à propos des médias : "Bûcher médiatique, appel à la démission, lynchage public (...) commentateurs qui préférent déformer qu'informer (...) donneurs de leçons (...) des réflexes de caste d'un autre âge".
Deux mois plus tard, le ton a visiblement changé malgré de nouvelles révélations sur la même affaire publiées dans Libération. Le quotidien affirmait ainsi le 14 mai dernier que près de 20 millions d'euros auraient été versés par l'UMP pendant la campagne présidentielle de 2012 à la filiale de Bygmalion chargée de l'événementiel, Event & Cie. Le quotidien pointait notamment du doigt "55 conventions organisé pendant la campagne pour environ 12,7 millions d'euros". Parmi d'autres, le quotidien émettait l'hypothèse d'une éventuelle "caisse noire" qui aurait servi à financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.
Malgré la gravité des accusations et l'ouverture d'une enquête par la Justice, Jean-François Copé a réagi de manière bien moins virulente qu'en mars dernier. Invité ce matin de Jean-Michel Aphatie sur RTL, il a ainsi confié avoir des interrogations "récentes" sur cette affaire de facturation et ce, "grâce à la presse". "La seule chose que je puisse vous dire, c'est que ce que j'ai lu fait que j'ai des interrogations depuis quelques jours et que tout cela nécessite que ce soit connu" a-t-il expliqué. Souhaitant mettre à la disposition de la Justice "tous les éléments" sur cette affaire, Jean-François n'a pas hésité à dire "merci la presse", tout en précisant : "sur ce point précis". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence à partir de 4'30.