Les députés de la commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac auditionnaient ce matin Edwy Plenel, directeur de Médiapart, et Fabrice Arfi, le reporter à l'origine de la révélation du scandale. Lors de cette audition, le patron du site d'information et son journaliste se sont livrés à d'étranges révélations sur les pressions subies au cours de l'affaire.
Edwy Plenel a ainsi indiqué aux députés que Médiapart et ses journalistes avaient été victimes de "manoeuvres" et "d'intimidations" pendant leur enquête. Le directeur du site a dans la foulée dénoncé "l'utilisation de l'administration policière pour porter atteinte au secret des sources journalistiques et aux méthodes d'enquête de Médiapart", faisant ainsi référence à des propos tenus peu de temps avant par Fabrice Arfi.
Ce dernier avait lu quelques minutes avant à haute voix devant les députés un courriel de la directrice de cabinet de l'ancien ministre du Budget. Dans ce message, elle fait état d'un enregistrement par la police d'une conversation entre Edwy Plenel et une des principales sources du journal dans l'affaire Cahuzac. Fabrice Arfi affirme donc que la police a été "mise en branle pour surveiller les rapports téléphoniques du directeur de Médiapart avec celui qui détient l'enregistrement qui accable Jérôme Cahuzac".
A la question d'un député demandant aux deux journalistes si le ministre de l'Intérieur Manuel Valls était selon eux au courant des agissements de cette directrice de cabinet, Fabrice Arfi répond : "Nous ne savons pas si le ministre de l'Intérieur en personne est au courant de ces investigations. Nous n'avons pas d'éléments".
En fin d'audition, revenant sur l'attitude des autres médias dans cette affaire, Edwy Plenel a regretté que Médiapart ait été "bien seul" dans "cette bataille". En nommant les trois seuls médias ayant selon lui cru aux révélations du journal depuis le début de l'affaire: France Culture, La Croix et Sud Ouest. "Trois médias, pas plus", a-t-il conclu.