"L'enquête a débuté", insiste l'avocat. Ce jeudi 11 mai 2023, maître Pierre-Emmanuel Blard, conseil d'Edwy Plenel, réagit auprès de puremedias.com aux propos de la réalisatrice Maïwenn Le Besco dans "Quotidien" hier soir sur TMC. Accusée d'avoir agressé physiquement le directeur de la publication de "Mediapart", la comédienne a assumé ouvertement les allégations et a ri lors des questions sur l'altercation de Yann Barthès. Par ailleurs, au cours de l'échange, elle a assuré ne pas avoir "reçu de plainte" de la part d'Edwy Plenel.
L'avocat du journaliste tient d'abord à souligner que "la plainte a bel et bien été déposée le 9 mars 2023" : "Mon client a même été entendu par la police pour confirmer les propos qui avaient mis dans sa plainte. Les services de police ont commencé à entendre les témoins présents au moment de la scène. Tout ça pour confirmer que la procédure a été lancée". Il indique que Maïwenn Le Besco "sera très certainement interrogée" par la police à la fin de l'enquête : "Il n'y a pas de raison qu'elle reçoive la plainte chez elle, comme elle a dit".
Selon Pierre-Emmanuel Blard, cette prise de parole de la réalisatrice va "faciliter en fin de compte le travail de la police" : "Si elle reconnaît les faits, ça veut dire que son audition ira très vite. Elle n'aura plus rien à rajouter devant la police et le dossier sera en l'état". "C'était très compliqué de contester les faits parce qu'il n'y a pas moins de quatre témoins présents et qui peuvent attester, en plus de la victime, que Maïwenn Le Besco a exercé des violences. C'était compliqué pour elle, vu la campagne de promotion qu'elle est en train de mettre en place, de contester les faits", poursuit-il. Et d'ajouter : "La question qui se pose surtout est : pour quelles raisons a-t-elle commis ces violences ? Il va falloir qu'elle en dise davantage car sa réponse était un petit peu courte".
Concernant la séquence de "Quotidien" en elle-même, l'avocat note qu'"elle a ri sur le plateau" : "Elle a traité cette affaire-là de manière dédaigneuse, sans en comprendre le sérieux et la gravité". Selon lui, elle évoque "cet événement comme quelque chose de peu important, presque de banal" : "Non, ce n'est pas banal. C'est s'en prendre à un directeur de publication d'un organe de presse qui fait son travail de manière indépendante. Il n'a jamais au cours de sa carrière de journaliste subi une telle agression. On sait très bien que cette agression a un lien avec ses fonctions de directeur de la publication de 'Mediapart'".
En revanche, pour Pierre-Emmanuel Blard, Yann Barthès a fait son travail : "Il aurait pu ne pas poser la question à Maïwenn Le Besco et faire simplement la promotion du film. Mais il a posé la question. Le présentateur de 'Quotidien' a fait son boulot de journaliste". "Mais c'est ahurissant de constater que l'évocation de cette agression s'est accompagnée de rires de la principale intéressée et du public, et que le journaliste s'est contenté d'exprimer sa 'compréhension'. Ces rires tendent à banaliser un acte qualifié juridiquement de violences volontaires", conclut le conseil d'Edwy Plenel.