Edwy Plenel prend pour cible Vincent Bolloré. Invité ce matin de Bruce Toussaint sur BFMTV pour faire la promotion de son dernier livre, "A gauche de l'impossible", le patron de "Mediapart" a dénoncé la "position dominante" du milliardaire breton sur le marché des médias et de l'édition. Une déclaration faite quelque jour après l'officialisation par Vivendi, groupe sur lequel plane l'ombre de Vincent Bolloré, du lancement d'une OPA sur Lagardère, propriétaire d'Europe 1, "Paris Match" et du "Journal du dimanche".
"Le sujet de l'indépendance des médias nous concerne tous", a commencé par affirmer Edwy Plenel. "La chaîne qui a promu M. Zemmour (CNews, ndlr) est aux mains aujourd'hui d'un oligarque qui est dans une situation dominante totale, M. Bolloré, sur les médias, sur l'édition, ce qui pose un vrai problème de pluralisme", a-t-il taclé, faisant la promotion du modèle éditoriale de "Mediapart" basé selon lui sur "l'indépendance" et la "vérité".
Quelques minutes auparavant, Edwy Plenel avait cette fois dézingué la campagne électorale d'Eric Zemmour, accusant le polémiste d'incarner "le néo-pétainisme", avant de critiquer sa proposition d'interdire l'usage de prénoms dits "étrangers". "Pour moi, ce néo-pétainisme n'est pas une question de débat. On ne débat pas des idéologies meurtrières, on ne débat pas des idéologies racistes, on ne débat pas des idéologies ségrégationnistes, on ne débat pas des idéologies suprémacistes, on ne débat pas des idéologies qui disent que les femmes ont un cerveau plus petit que les hommes, car c'est ce qu'il dit, on les combat !", a déclamé l'ancien patron du "Monde".
"On fait comme si cela n'existait pas ?", a alors interrompu Bruce Toussaint, rappelant alors qu'un sondage pour la présidentielle plaçait Eric Zemmour à 10% d'intentions de vote. "On fait de la pédagogie, on fait de l'histoire pour celles et ceux qui se font berner par cette ignominie", a répondu Edwy Plenel.
La sortie du patron de "Mediapart" sur la nécessité de "combattre" Eric Zemmour plutôt que de "débattre" avec lui peut sonner comme une critique de Jean-Luc Mélenchon, qui vient justement d'accepter de débattre avec l'ex-figure de CNews. Elle peut aussi être interprétée comme une pique à BFMTV qui a prévu de diffuser la joute verbale entre les deux hommes le jeudi 23 septembre, en prime time, comme elle l'a annoncé hier via un communiqué.