Hier soir, "Envoyé Spécial" diffusait une enquête supplémentaire sur l'affaire des emplois présumés fictifs de Penelope Fillon, compagne du candidat LR à la présidentielle. Le magazine de France 2, qui a rassemblé 3,4 millions de téléspectateurs, a ressorti une interview de la femme de l'ancien Premier ministre, dans laquelle elle a confié : "Je n'ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre."
Mais l'une des méthodes des journalistes du programme présenté par Elise Lucet a quelque peu surpris le public ce jeudi soir. En effet, l'enquêteur voulait interroger Jeanne Robinson-Behre, ancienne attachée parlementaire de Marc Joulaud, le suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale. La jeune femme a raconté dans les colonnes du "Canard enchaîné" n'avoir jamais travaillé avec Penelope Fillon, alors que cette dernière aurait dû être sa collègue.
"Désormais, elle se mure dans le silence ! A peine arrivé dans son quartier, pas le temps de se garer, nous tombons nez à nez avec elle", explique la voix off, alors que la voiture du journaliste bloque sur la route celle de l'adjointe à la mairie d'Angers. La voiture d'"Envoyé Spécial" est alors arrêtée en plein milieu de la rue, empêchant l'élue de partir de chez elle et ne lui laissant aucune issue.
"Vous êtes en train de bloquer tout, je voudrais partir, est-ce que vous pouvez s'il vous plait, bouger votre voiture ?", a demandé la femme politique. "En fait, on est de France 2. On voudrait juste savoir, on travaille sur Penelope Fillon...", s'est présenté le journaliste, avant d'être coupé : "Je n'ai rien à vous dire. Je suis chez moi. Je voudrais partir s'il vous plait ! Vous êtes en train de bloquer tout le quartier. Je vais appeler la police. Vous arrêtez de me filmer, maintenant, ça suffit !" puremedias.com vous propose de revoir la séquence tirée du reportage sur Penelope Fillon hier soir sur France 2.
Contacté par puremedias.com, Tristan Waleckx, le journaliste de l'enquête, souligne que "ce n'est pas une méthode", mais "une coulisse de l'entretien, c'est de la transparence" et insiste sur le fait qu'il s'agit d'un "concours de circonstances". Il explique avoir été à l'origine en planque devant la maison de l'élue, dont est sorti le mari de cette dernière. Son équipe a alors suivi ce dernier, avant que Jeanne Robinson-Behre ne quitte à son tour son logement. Le reporter de France 2 a alors rappelé son équipe de tournage, qui n'a pas eu le temps de se garer et s'est trouvée nez à nez avec l'adjointe au maire d'Angers.
"On n'a pas inventé le barrage routier pour faire des interviews. Ce n'était pas réfléchi en amont", précise-t-il, ajoutant qu'"Envoyé Spécial" "aurait pu faire croire que la voiture n'était pas là, mais ce n'est pas dans l'éthique du magazine". "La voiture arrêtée n'était pas un moyen pour obtenir l'interview, mais simplement une équipe technique qui n'a pas eu le temps de se garer par peur de rater le témoignage d'un témoin clé", a insisté Tristan Waleckx.