Les images ont fait le tour des réseaux sociaux. Jeudi, un homme a suivi et filmé Eric Zemmour dans la rue à Paris en l'insultant copieusement et en publiant la vidéo sur Snapchat. Une vidéo en deux temps, dans laquelle on le voit tout d'abord suivre l'éditorialiste et écrivain marchant d'un pas pressé, cabas en main ; puis, le vidéaste amateur, de retour dans sa voiture, se filme face caméra pour se vanter d'avoir craché sur Eric Zemmour à qui il reproche des prises de position proches de celles de Marine Le Pen selon lui.
Samedi, en fin de journée, le Parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "violences" et "menaces", comme le rapporte l'AFP. Une enquête confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Olivier Pardo, l'avocat d'Eric Zemmour, s'est réjoui de cette nouvelle. "Je ne laisserai rien passer", a commenté l'avocat sur Twitter en saluant la "célérité" du Parquet de Paris. Vendredi, dans un précédent message, le conseil n'avait pas hésité à affirmer qu'"Éric Zemmour est indifférent à la peur".
Cette agression a été condamnée par la classe politique, même par ceux qui ne partagent pas les points de vue d'Eric Zemmour, à commencer par la secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa, qui a estimé que "les injures publiques et les menaces d'agressions sexuelles sont injustifiables, qu'elles visent une femme ou un homme, Eric Zemmour ou nos amies, dans la rue ou sur Twitter !". Le partenaire du polémiste sur Paris Première, Eric Naulleau, a exprimé son soutien à son collègue "harcelé et menacé en pleine rue par une lamentable racaille, un sombre crétin dont la bêtise n'a d'égale que la lâcheté". Enfin, la chaîne CNews, sur laquelle Eric Zemmour officie chaque soir, a elle aussi condamné avec force cette "agression inadmissible". "La violence ne saurait être en aucun cas un recours à la contradiction", a tweeté la chaîne du groupe Canal+.
Toujours dans le registre judiciaire, mais dans un autre dossier, Eric Zemmour doit comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel de Paris pour "injure publique à caractère racial" et "provocation publique à la haine raciale" suite à son discours controversé donné en septembre dernier sur l'immigration et l'islam à la "Convention de la droite". Mi-septembre également, l'écrivain a été définitivement condamné pour provocation à la haine religieuse après des propos anti-musulmans tenus en 2016 dans "C à vous" sur France 5. Une décision contre laquelle son avocat a intenté un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme. Enfin, CNews a été mise en demeure en décembre après ses propos sur la colonisation de l'Algérie.